Boire du café est bon pour la santé… s’il est bu nature !

Boire du café est bon pour la santé... s'il est bu nature !
Boire du café est bon pour la santé... s'il est bu nature !

Africa-Press – Burkina Faso. Connu pour ses effets stimulants, le café pourrait aussi jouer un rôle protecteur pour la santé. Selon une étude publiée dans The Journal of Nutrition par des chercheurs, chercheuses de l’université Tufts (Etats-Unis), consommer deux à trois tasses de café noir par jour serait associé à une réduction du risque de mortalité.

Mais cet effet bénéfique disparaît lorsque la boisson est chargée en sucre, en lait ou en crème. Un avertissement à prendre au sérieux, alors que les cafés gourmands — frappés, lattés ou encore aromatisés — se multiplient dans les vitrines des grandes chaînes.

Une tasse de café noir par jour associée à une baisse de 16% du risque de mortalité

Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques américains se sont appuyés sur les données des neuf éditions consécutives de l’Enquête nationale sur la santé et la nutrition (NHANES), menées entre 1999 et 2018. Cette étude de longue durée suit un échantillon représentatif de la population américaine, composé de 46.000 adultes âgés de 20 ans et plus. Une fois par an, les participants sont invités à déclarer ce qu’ils ont consommé au cours des 24 heures précédentes. Ces informations ont ensuite été croisées avec des données sur la mortalité.

Les résultats montrent qu’une consommation quotidienne d’au moins une tasse de café — avec peu ou pas de sucre, de lait ou de crème — est associée à une baisse de 16 % du risque de mortalité toutes causes confondues. Ce pourcentage atteint 17 % chez les personnes buvant deux à trois tasses par jour. En revanche, au-delà de trois tasses, aucun bénéfice supplémentaire en termes de mortalité n’a été observé, et l’effet protecteur vis-à-vis des maladies cardiovasculaires tend à s’atténuer. Par ailleurs, aucune association significative n’a été établie entre la consommation de café et la mortalité liée au cancer.

Les scientifiques à l’origine de cette étude s’accordent à dire que les bienfaits du café sont en grande partie liés à sa composition riche « en molécules bioactives comme la caféine, l’acide chlorogénique et les polyphénols, qui ont été associés à des propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires et anticancéreuses ».

Le café est l’une des principales denrées exposant les adultes à l’acrylamide

La réglementation européenne autorise jusqu’à 400 microgrammes par kilo (μg/kg) de ce composé organique dans le café torréfié. Un test réalisé en 2023 par la revue 60 millions de consommateurs a analysé 51 marques de café et a montré que toutes étaient contaminées avec de l’acrylamide, une molécule toxique qui se forme pendant la torréfaction. Cette contamination pouvait différer beaucoup selon les cafés (de 78 μg/kg à 345 μg/kg) mais se situait toujours en dessous des seuils autorisés. Les succédanés de café sont, eux aussi, très riches en acrylamide. Ils en contiennent souvent plus que le café torréfié. Ceux qui sont fabriqués à base de chicorée ont une teneur six fois plus riche en acrylamide (3 mg/kg) que ceux qui sont élaborés à base de céréales (0,5 mg/kg).

4 tasses de café par jour sans risque pour la santé

Ces travaux ne sont pas les premiers à mettre en évidence une baisse de la mortalité associée à une consommation modérée de café. Une méta-analyse — une démarche statistique permettant de synthétiser les résultats d’études indépendantes portant sur une même question scientifique — était déjà parvenue à des conclusions similaires en 2013, à partir de 20 études.

De même, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) avait conclu en 2015 que les adultes en bonne santé peuvent consommer jusqu’à 400 mg de caféine par jour — l’équivalent d’environ quatre tasses de café — sans risque pour leur santé. Pour les femmes enceintes et allaitantes, la limite recommandée est de 200 mg par jour.

Le café, une boisson pas si anodine pour la planète

Derrière chaque tasse de café se cache un impact environnemental non négligeable. Selon l’Ademe, un litre de café génère environ 635 grammes de CO2, en grande partie à cause d’une production agricole intensive, mécanisée et souvent liée à la déforestation.

Comparé à d’autres boissons, le café est plus polluant que le thé, mais moins que la bière. Et attention: ajouter du lait alourdit encore son empreinte carbone.

Ce qui distingue cette étude, c’est sa capacité à nuancer les effets du café sur la santé: les bénéfices observés sur la mortalité ne se manifesteraient que lorsque le café est consommé nature, sans excès de sucre ni ajouts de matières grasses. En revanche, dès qu’il est enrichi de lait, de crème ou de fortes doses de sucre, ces effets protecteurs tendent à s’effacer. « Néanmoins, la mesure dans laquelle l’ajout de sucre et de graisses saturées au café modifie ses avantages pour la santé n’a pas été évalué de manière approfondie » précisent les autrices et auteurs de cette publication. Il faudra donc des études supplémentaires pour préciser ce constat.

Cette conclusion est d’autant plus pertinente, dans un contexte où, en France, les enseignes de cafés gourmands se multiplient. Portées par des groupes comme Starbucks ou Columbus Café, ces boissons séduisent les consommateurs avec leurs frappés, lattés ou cappuccinos aromatisés. Mais leur composition riche les éloigne des bienfaits santé associée au café noir. Alors, si vous tenez à votre espresso du matin, mieux vaut le savourer dans sa version la plus simple: sans sucre, sans crème — et sans artifice.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Burkina Faso, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here