Promotion des langues nationales, une préoccupation de « premier rang »

Burkina Faso : Promotion des langues nationales, une préoccupation de « premier rang »
Burkina Faso : Promotion des langues nationales, une préoccupation de « premier rang »

Africa-PressBurkina Faso. Les acteurs du secteur éducationnel tiennent du 21 au 22 septembre 2021 à Ouagadougou, un atelier national de validation du document de politique linguistique du Burkina Faso. Ce document vise à promouvoir les langues nationales en les utilisant comme vecteurs essentiels de développement à travers un enseignement bilingue.

Le Burkina Faso dispose d’environ une soixantaine de langues nationales sans compter les dialectes. Et depuis 2019, le pays a décidé de promouvoir ses langues nationales, parmi lesquelles certaines sont en voie d’extinction.

C’est ainsi que le ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation (MENA) est devenu le ministère de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENAPLN). Aujourd’hui, le pays est en phase de se doter d’un document de politique linguistique.

Ce document dont il est question est un ensemble de quatre documents intimement liés, selon le ministre en charge de l’éducation nationale, Pr Stanislas Ouaro. Il s’agit du rapport diagnostic de linguistique. Ce document renseigne sur la thématique en faisant l’état des lieux tout en précisant les défis à relever.

Ensuite, il y a le document de politique proprement dit qui précise ses fondements, indique sa vision pour le Burkina Faso, ses principes directeurs et ses orientations. En troisième position, vient la stratégie nationale de promotion des langues nationales qui planifie les activités à réaliser sur une période de cinq ans pour faire des langues nationales, un véritable levier de développement.

Et en dernière position, arrive le plan d’action triennal de promotion des langues nationales qui présente des axes et des objectifs stratégiques identifiés à apporter des réponses même à court terme aux défis relevés par l’analyse diagnostique.

« Ces quatre documents élaborés par le comité d’experts ont été soumis pour examens et amendements à un comité technique composé de techniciens des départements ministériels concernés par la promotion des langues nationales, d’acteurs de promotion de langues et de personnes ressources du domaine », a expliqué le ministre de l’éducation nationale.

Pr Stanislas Ouaro a signifié que la promotion des langues nationales constitue aujourd’hui une préoccupation de « premier rang » dans les politiques de développement au Burkina Faso.

« Les péripéties de l’histoire de notre peuple ont intentionnellement joué pour que nos langues locales demeurent longtemps dans une léthargie, avec une quasi-absence dans la science et les techniques du monde moderne. L’éducation donnée aux jeunes Burkinabè dans une langue étrangère ne pouvait que souffrir d’inefficacité », a-t-il avancé.

Stanislas Ouaro a également expliqué que les insuffisances liées au principe du « tout en français » ont poussé à proposer une approche alternative. Cette approche, selon les dires du ministre, consiste à mettre en œuvre une politique linguistique où les langues nationales permettent la transmission de « nos valeurs endogènes et des normes qu’aucun autre linguistique ne serait susceptible de transmettre ».

Pour le ministre, les langues nationales jouent un rôle prépondérant dans les actions de développement socioéconomique et de cohésion sociale au « Pays des Hommes intègres ». « Par conséquent, une seule politique linguistique vigoureuse permettra aux populations de s’impliquer véritablement dans un esprit citoyen, dans la vie de leur nation et de se prendre en charge sur toute question touchant à leur développement », a-t-il déclaré.

Les participants ont été appelés à plus d’ouverture d’esprit et de construction afin de permettre au pays de trouver le « bout du tunnel en matière de référence et d’utilisation des langues nationales ».

 

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