Africa-Press – Burkina Faso. Depuis quelques jours, les résultats des essais cliniques au Burkina sur des traitements contre le COVID-19 sont tombés. Il s’agit précisément du CLORAZ (associant l’Hydroxychloroquine et l’Azytrhonomicine) et l’Apivirine. Mais, manifestement, ces résultats ne font pas l’unanimité au sein de la communauté scientifique et des praticiens. En plus de faire jaser abondamment sur les réseaux sociaux, des institutions ont sorti des communiqués pour remettre en cause publiquement ou tout au moins exprimé leur méfiance ou défiance envers ces résultats.
Nous vous proposons quelques réactions. Il y a d’abord une correspondance du président de l’Ordre national des médecins du Burkina en date du 18 décembre 2020 adressée au Directeur général du CHUYO et demandant des précisions sur « un essai clinique utilisant un produit non autorisé au Burkina Faso, Apivirine ».
Il s’agit ensuite une correspondance de la Directrice générale de l’Agence nationale de régulation pharmaceutique adressées au Directeur général de l’hôpital Yalgado Ouédraogo (CHUYO) annonçant la suspension pendant six mois du traitement par l’ANRP de toutes les demandes d’essai clinique devant être abritées par le CHUYO suite à des informations faisant cas d’une pratique illégale assimilable à un essai clinique.
Et sans doute suite à la demande d’information de l’Ordre national des médecins du Burkina, une déclaration du Conseil national de l’Ordre des médecins du Burkina (CNOMB) en date du 26 décembre 2020 met en cause la scientificité des résultats de l’essai clinique sur l’Apivirine. Le Conseil écrit ainsi que « Sans rentrer dans le fond pour discuter de la validité des résultats, le CNOMBF voudrait attirer l’attention de l’ensemble des médecins et des chercheurs que cette recherche a été réalisée dans la clandestinité au mépris du cadre règlementaire régissant la conduite des essais cliniques au Burkina Faso. La forme tenant le fond en |’état, le CNOMBF considère cette recherche comme illégale et violant le cadre règlementaire. Cette recherche dangereuse par le non-respect des procédures en la matière n’est digne, ni du Burkina, ni de ses chercheurs, ni des personnes qui l’ont conduite dans l’illégalité au mépris des dispositions règlementaires » .
Le CNOMBF annonce même qu’il a « décidé d’engager une poursuite judiciaire contre l’institution ayant mené la recherche et toutes les personnes associées ». « Quant au Pr OUEDRAOGO Martial, médecin inscrit au tableau de l’Ordre des médecins du Burkina Faso, il répondra de ses actes devant les instances disciplinaires, de même que tous les autres médecins impliqués » , conclut la correspondance. Nous vous proposons les déclarations en intégralité dans les fichiers ci-joints.