Africa-Press – Burkina Faso. Imaginez-vous plongé dans le monde d’Avatar, environné de toutes parts de plantes luminescentes vertes, rouges, bleues, jaunes. C’est le futur esquissé par les travaux de chercheurs chinois de l’université de Guangzhou. Dans le dernier numéro du journal Matter, les scientifiques décrivent le procédé mis au point pour rendre lumineux des végétaux tout ce qu’il y a de plus commun.
Car, si la bioluminescence est un procédé relativement répandu dans la nature, que ce soit dans le monde animal, avec les lucioles ou certains poissons, mais également chez certains champignons et chez le plancton, il n’existe pas pour les plantes d’intérieur ou celles qui agrémentent nos balcons.
Tout récemment, en 2024, une compagnie américaine Light Bio a commercialisé des pétunias qui s’illuminent la nuit en couplant leur ADN avec celui de champignons bioluminescents. Mais l’intensité lumineuse obtenue est faible et se limite à la seule teinte verte.
7 micromètres, le diamètre optimal
Les chercheurs chinois sont allés un cran plus loin. Non seulement les plantes qu’ils ont obtenu brillent intensément, mais elles le font dans une large palette de couleurs. Pour réaliser ce prodige, ils ont injecté dans les végétaux des matériaux équipant certains jouets lumineux. Des particules photoluminescentes qui absorbent les photons puis les ré-émettent lentement. Mais encore fallait-il trouver la bonne taille pour ces particules. Trop petites, elles se diffusaient bien à l’intérieur de la plante mais brillaient trop faiblement. Trop grosses, elles étaient alors très lumineuses mais ne pénétraient pas assez profondément dans le tissu végétal. Après plusieurs essais, ils sont parvenus au diamètre optimal de 7 micromètres pour ces particules.
Des plantes qui brillent de mille feux
Dans leur expérience, la luminescence des plantes a surpassé en intensité tout ce qui avait été accompli jusqu’à présent. Et si, elle durait plus de 2h, surpassant là aussi, selon les chercheurs, les précédentes tentatives d’ingénierie végétale, elle présentait de surcroit la capacité de pouvoir se recharger au soleil ou à la lumière blanche d’ampoules LED d’intérieur en une dizaine de minutes. Les chercheurs ont mené des tests durant une dizaine de jours et montré que l’intensité lumineuse et sa durée ne faiblissaient pas au fil du temps et demeuraient stable. En utilisant plusieurs types de particules phosphorescentes, les chercheurs ont obtenu divers coloris allant du vert au rouge.
Les succulentes donnent les meilleurs résultats
Plusieurs espèces végétales ont été testées, comme le pothos, une plante d’intérieur très commune, ou le pakchoï, le chou chinois. Mais les meilleurs résultats ont été obtenus avec les succulentes. Grâce à la structure interne de leurs feuilles, très uniforme et spongieuse, contenant de nombreuses poches d’air, il s’avère que les particules phosphorescentes se diffusent très facilement et en masse (voir vidéo ci-dessus) à l’intérieur des plantes grasses pour donner une luminosité puissante. L’équipe cherche actuellement comment illuminer aussi intensément d’autres espèces, imaginant des intérieurs éclairés par ce procédé ou des lampadaires végétaux au cœur de nos villes.
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