Pas de gouvernement démocratique sans partis politiques démocratiques

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Pas de gouvernement démocratique sans partis politiques démocratiques
Pas de gouvernement démocratique sans partis politiques démocratiques

Africa-Press – Burundi. Bien que l’introduction de la démocratie date des années 1960 au Burundi, la classe politique n’est toujours pas parvenue à consolider cette culture. Les partis politiques ont été fragilisés par des conflits internes et un leadership faible. Que pouvons-nous attendre de la démocratie dans un pays où même les partis politiques peinent à en intégrer les valeurs ? Observation.

Les partis politiques constituent un des éléments principaux qui caractérisent la démocratie dans les Etats. Selon le National démocrac Institute, « la démocratie requiert la participation de partis politiques efficaces ». La fragilité de ces derniers constitue, en effet, un handicap majeur pour le processus de la démocratisation des Etats.

Pour Léonce Ngendakumana, ex président du parti Sahwanya Frodebu, et un des séniors de la politique burundaise, la culture de la démocratie est toujours à conquérir au Burundi. Pour aborder la question de la démocratie au sein des partis politiques, il préfère rappeler d’abord que l’idée de la démocratie est récente au pays de Ntare Rushatsi. « Le Burundi est d’abord un pays qui n’a pas de tradition démocratique », affirme-t-il, ajoutant qu’il n’y a que des signes de la démocratie au Burundi.

M. Ngendakumana déclare sans ambages que même ceux qui devaient être considérés comme de grands partis ne respectent pas les principes de la démocratie. « Certains chefs des partis politiques n’écoutent pas la voix des militants et veulent les diriger comme ils l’entendent », souligne-t-il. Très critique, il indique que certains leaders des partis politiques utilisent leurs militants comme des instruments leur permettant d’acquérir des intérêts personnels : « Les partis politiques du Burundi ne le sont que de nom, le fait qu’un parti politique cède à sa mission principale d’aller à la conquête du pouvoir est un péril pour la démocratie. Nous n’avons pas encore des partis politiques majeurs, complets », regrette-t-il.

Sans démocratie au sein des partis politiques, pas de gouvernent démocratiquePour l’Abbé Dieudonné Niyibizi, expert en communication sociale et un des intellectuels suivant de près l’évolution de la politique burundaise, la démocratie n’est pas possible dans le pays quand elle n’existe pas au sein des partis politiques. Selon lui, les projets de société des partis politiques sont un élément fondamental dans l’évaluation de leur apport à la démocratie. « Il faut d’abord voir si leurs projets de société sont fondés sur les principes démocratiques », prévient-il.

Cette idée est partagée par Léonce Ngendakumana qui rappelle que les gouvernements naissent des partis politiques. « Un parti politique d’opposition qui n’est pas au pouvoir est un gouvernement en puissance », fait-il remarquer avant de lancer : « Si cela n’est pas encore compris, il sera difficile d’asseoir la démocratie au Burundi. »

Quid des pistes de solutions ? L’Abbé Dieudonné Niyibizi propose quelques pistes de solution, en l’occurrence le respect des statuts régissant les partis politiques. Selon lui, les partis devraient également renforcer la culture démocratique en leur sein. Aussi, le ministère ayant le suivi des partis politiques dans ses attributions devrait veiller au respect de la loi les régissant. Pour lui, le fait que ce ministère est entre les mains d’une personne provenant du parti au pouvoir ne constitue aucun obstacle à la bonne marche de la démocratie. En cas de défaillance avérée, l’Abbé Niyibizi conseille aux partis politiques d’exiger le respect de la loi. Si nécessaire, saisir l’Assemblée nationale pour changer ce qui ne va pas.

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