Africa-Press – Burundi. Selon les contextes, les leaders peuvent tenir des discours triomphalistes contre leurs adversaires. Selon Hélène Mpawenimana, docteure en communication, enseignante-chercheuse et chef de département et de journalisme à l’Université du Burundi cette situation présente un risque pour la société.
Que comprendre par un discours triomphaliste dans un contexte post-conflit où s’observent des rumeurs ?
Le triomphalisme est une attitude qui consiste à afficher sans retenue sa satisfaction d’avoir remporté un succès. C’est une manière d’être qui manifeste une confiance exagérée en soi-même, en ses idées, ses théories, etc. Un discours triomphaliste dans un contexte post-conflit et la prolifération des rumeurs permettent à l’auteur d’affirmer son pouvoir, sa supériorité sur ses adversaires et ennemis potentiels. Il est sûr d’avoir raison en tout et partout.
Quel est l’objectif visé par les auteurs de ce genre de discours ?
Ils visent des intérêts personnels ou ceux d’un groupe donné. Pour eux, c’est un moyen efficace pour atteindre leurs objectifs privés. C’est une façon de montrer à leurs adversaires qu’ils sont invincibles, intouchables… pour intimider et empêcher ceux qui pourraient avoir des projets de leur barrer la route.
Ils sont susceptibles de provoquer des conséquences néfastes. Les gens qui en profitent pour protéger leurs intérêts peuvent blesser moralement à ceux qui n’adhèrent pas à leurs opinions. Ainsi, les personnes ou les groupes qui se sentent indexés ou lésés peuvent être sur la défensive. Leurs actes peuvent aboutir à des actes conflictuels, comme des règlements de compte. Lesdits conflits peuvent alors mener à la destruction de la communauté.
Quelle devrait l’attitude des auteurs de ces discours ?
Ils devraient penser aux actes constructifs. Des messages unificateurs et pacificateurs qui visent le bien de la communauté doivent être leur préoccupation. L’atteinte des objectifs par le biais des conflits a des conséquences néfastes, tant pour les auteurs que pour les victimes. La méfiance et la suspicion ne mènent qu’à une fin tragique.
Quid des récepteurs de ces messages ?
Ils doivent adopter une attitude digne, faire preuve de retenue pour ne pas générer des problèmes délétères pour la cohésion sociale dans une communauté donnée. Ils doivent également éviter leur diffusion pour prévenir leur prolifération. La cohabitation pacifique est un facteur d’une société juste et prospère.
Propos recueillis par Jérémie Misago
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