les auxiliaires high tech des “savanturiers” d’aujourd’hui

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les auxiliaires high tech des “savanturiers” d’aujourd’hui
les auxiliaires high tech des “savanturiers” d’aujourd’hui

Africa-Press – Burundi. C’est une évidence: on ne monte plus une expédition scientifique comme au siècle dernier. Tout d’abord, les nouveaux moyens de communication ou de transport, ou encore les cartes satellite, facilitent grandement le travail de préparation d’une mission. Une fois sur le terrain, outre le GPS, les drones se sont peu à peu imposés dans presque toutes les disciplines, qu’il s’agisse de repérer une strate géologique, cartographier un site archéologique ou dénombrer une colonie d’oiseaux. Jusqu’à remplacer les explorateurs en chair et en os ?

L’océanographie s’appuie désormais sur les véhicules sous-marins contrôlés à distance ou automatisés

En début d’année 2024, la British Antarctic Survey, véritable institution anglo-saxonne dans la recherche polaire, annonçait tester un immense drone capable d’embarquer jusqu’à 100 kilos de matériel et de capteurs en tout genre. De quoi remplacer certains vols habités en Antarctique pour y collecter des données à distance.

Cette exploration par machine interposée s’est depuis longtemps imposée en milieu marin. Après la révolution apportée par la plongée en bouteilles et les sous-marins habités, l’océanographie s’appuie désormais de plus en plus sur les véhicules sous-marins contrôlés à distance (ROV) ou automatisés (AUV).

À l’Ifremer, la flotte océanographique française compte ainsi une poignée d’engins aux capacités bien spécifiques, du Victor 6000 manipulant des outils et collectant des échantillons à 6.000 mètres de profondeur aux petits Asterx et Idefx, capables de cartographier 20 kilomètres de fonds marins en une seule plongée. Sans oublier le dernier-né de la flotte, Ulix, boosté à l’intelligence artificielle afin qu’il adapte lui-même son plan de route et son comportement en fonction de son environnement. De tels robots sont également utilisés en archéologie sous-marine, avec des engins développés spécialement pour l’exploration d’épaves.

Le lidar, une innovation déterminante

Sur terre, la discipline peut aussi compter sur tout un panel de nouvelles technologies: géoradars pour sonder la présence d’objets dans le sol, muographie pour scanner l’intérieur d’une pyramide, reconstitution 3D de bâtiments entiers… Mais l’innovation la plus déterminante reste le lidar: cet appareil de télédétection, embarqué par exemple sur un avion, peut cartographier une zone en la débarrassant virtuellement de toute sa végétation… révélant alors les vestiges d’un village amérindien ou une immense cité maya oubliée.

En remontant plus loin dans le temps, l’ingénierie génétique est aussi devenue une alliée précieuse des paléontologues, l’ADN permettant d’identifier les différentes espèces animales présentes sur un site archéologique comme de retracer les différentes lignées humaines.

Désormais, ce même ADN révolutionne tout autant les inventaires de biodiversité: en associant barcoding (des “code-barres génétiques” spécifiques à chaque espèce) et ADN environnemental (les traces d’ADN restant dans le sol, l’eau ou l’air), il devient possible d’identifier toutes les espèces présentes sur un site à partir d’un simple prélèvement d’eau de rivière. Mais pour étudier les relations entre ces espèces, leur cycle de vie ou leurs comportements, rien ne remplace encore les compétences d’un naturaliste lâché au fin fond d’une forêt…

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