Création de 480 Emplois-Types par Marcel Djimassé

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Création de 480 Emplois-Types par Marcel Djimassé
Création de 480 Emplois-Types par Marcel Djimassé

Africa-Press – CentrAfricaine. Marcel Djimassé, ministre de la fonction publique a annoncé lors du conseil des ministres du 4 septembre dernier la création de 480 emplois-types dans la fonction publique. Officiellement, il s’agit d’une réforme moderne. En réalité, ce système complique la vie des fonctionnaires et renforce le contrôle du pouvoir sur eux.

Mais qu’est-ce qu’un emploi-type? En définition simple, un emploi-type, c’est une catégorie de poste standardisée. Par exemple: enseignant de collège, secrétaire administratif, inspecteur des impôts.

Chaque emploi-type regroupe des fonctions similaires et correspond à une grille de salaire.

Normalement, ce système sert à organiser la fonction publique et à rendre les carrières plus claires. Dans beaucoup de pays africains, on compte quelques dizaines d’emplois-types. En Centrafrique, le gouvernement, via son ministre de la fonction publique, en a créé 480, un chiffre énorme et ingérable qui ressemble plus à une usine à gaz qu’à une solution.

Alors, pourquoi en créer autant? Oui, le ministre de la Fonction publique, Marcel Djimassé, de sa propre bouche, explique que ce guide normatif va:

Mais derrière ces beaux mots, le but est clair: multiplier les cases pour mieux contrôler les recrutements et les promotions.
Avec 480 catégories, les fonctionnaires ne savent plus dans quelle case ils se trouvent, ni à quoi ils ont droit. Cela ouvre la voie à des décisions totalement arbitraires et au clientélisme politique.

Alors, c’est finalement une réforme qui étouffe au lieu d’améliorer. Oui, officiellement, le gouvernement veut remplacer le système basé sur les diplômes, jugé injuste. Mais le nouveau système n’est pas plus équitable:

En pratique, les agents auront plus de règles à respecter, mais aucune amélioration dans leurs conditions de travail. Cette réforme ne vise pas à motiver, mais à enfermer les fonctionnaires dans un carcan administratif.

Finalement, c’est un outil politique plus qu’administratif. Sans doute. En reliant les salaires aux postes (et non plus aux diplômes), le régime se donne un nouvel instrument pour maintenir sa mainmise:

Ce guide normatif n’est donc pas une réforme neutre, mais un moyen de soumission.

Même les partenariats internationaux, comme celui signé avec la France en juin 2025, servent uniquement à donner une façade respectable à une réforme qui n’apporte aucune solution aux problèmes réels: corruption, opacité et incapacité à fournir des services publics.

Définitivement, ce sont finalement des promesses irréalistes. Le gouvernement promet que ce guide réduira de 30 % les inégalités salariales d’ici fin 2025. Mais les vraies inégalités ne viennent pas du classement des postes. Elles viennent d’un système où les promotions et les avantages dépendent surtout de la proximité avec le pouvoir.

Les agents sans protecteurs restent coincés au bas de l’échelle, tandis que les fidèles au régime cumulent les primes et les privilèges.

Les syndicats sont également fragilisés. Avec 480 catégories différentes, il devient presque impossible pour les syndicats de mobiliser tout le monde autour d’une revendication commune. Les fonctionnaires sont dispersés, divisés par leurs statuts, et chacun défend sa petite case.

Cette réforme affaiblit donc le syndicalisme en Centrafrique. Les grèves ou les revendications collectives auront moins de force, puisque le gouvernement pourra toujours jouer sur les différences entre les catégories pour opposer les agents les uns aux autres.

Finalement, c’est une réforme qui ne résout rien à la fin. En clair, ce guide normatif:

Avec 480 emplois-types, le système devient illisible, injuste et encore plus lourd. C’est moins une réforme qu’une manipulation administrative pour mieux asservir la fonction publique.

Source: Corbeau News Centrafrique

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