Dologuélé: Boycott Électoral Sans Dialogue

5
Dologuélé: Boycott Électoral Sans Dialogue
Dologuélé: Boycott Électoral Sans Dialogue

Africa-Press – CentrAfricaine. Anicet Georges Dologuélé évoque un boycott électoral si le pouvoir refuse les discussions politiques réclamées par l’opposition centrafricaine.

Le président de l’Union pour le Renouveau Centrafricain (URCA) durcit le ton. Anicet Georges Dologuélé ne ferme plus la porte à un boycott des élections de décembre 2025 si Faustin-Archange Touadéra persiste à ignorer les demandes de dialogue de l’opposition. Cette escalation intervient à quinze mois d’un scrutin qui doit renouveler l’ensemble des institutions du pays.

L’ancien Premier ministre Anicet-Georges Dologuelé dresse un bilan accablant de l’Autorité Nationale des Élections (ANE). “L’ANE n’a pas de COPEC, elle ne parvient pas à gérer le fichier électoral, et la révision des listes traîne depuis un an”, affirme-t-il. Cette institution devrait pourtant superviser quatre consultations simultanées: présidentielle, législatives, municipales et régionales. Une mission que Dologuélé juge impossible dans les conditions actuelles.

La Constitution de 2023 concentre également les critiques de l’opposition. Le texte confère au président et à son entourage la nomination de six membres sur onze au Conseil constitutionnel, compromettant l’indépendance de cette instance. Plus controversées encore, les nouvelles règles d’éligibilité excluent les binationaux de la course présidentielle et exigent d’être Centrafricain “d’origine”, avec un père et une mère centrafricains. Ces dispositions créent, selon Dologuélé, des barrières injustifiées à la compétition politique.

Le chef de file de l’opposition rappelle que ses formations politiques sollicitent des discussions depuis deux ans sans recevoir de réponse claire. Le paradoxe touche au symbole: lors de la fête nationale du 12 août, Touadéra a parlé de “main tendue” tout en qualifiant l’opposition d’ennemie de la paix. Pour sortir de cette impasse, Dologuélé maintient sa proposition d’une médiation par un dirigeant d’Afrique centrale.

La dimension financière complique encore la donne. Membre de la commission des finances à l’Assemblée nationale, Dologuélé révèle qu’aucune ligne budgétaire n’est prévue pour organiser les élections. Le pays dépend entièrement de ses partenaires internationaux: Union européenne, France et MINUSCA. “Si les compétiteurs ne participent pas, pourquoi l’UE financerait-elle un scrutin pour faire de Touadéra un empereur?”, questionne-t-il.

Cette dépendance externe pourrait jouer en faveur de l’opposition. Un boycott massif risquerait de compromettre la légitimité du processus aux yeux des bailleurs de fonds, qui pourraient alors suspendre leur soutien financier. Cette perspective place le pouvoir face à un dilemme: accepter les réformes réclamées ou organiser des élections sans financement extérieur.

La menace de boycott traduit la détermination de l’opposition à ne plus accepter un statu quo défavorable. Dologuélé assume cette stratégie risquée, conscient qu’elle pourrait accentuer les tensions politiques mais convaincu qu’elle représente le seul moyen de forcer les négociations.

Le compte à rebours a commencé. Entre réformes institutionnelles et dialogue politique, le gouvernement centrafricain dispose de quinze mois pour éviter une crise électorale majeure qui compromettrait la stabilité du pays.

Source: Corbeau News Centrafrique

Pour plus d’informations et d’analyses sur la CentrAfricaine, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here