Africa-Press – CentrAfricaine. La capitale centrafricaine a vécu ce vendredi une journée particulièrement difficile avec trois événements graves qui ont perturbé la vie des habitants. Les arrestations violentes des leaders de la société civile, une nouvelle explosion de transformateur électrique au quartier PK11 et l’incendie d’un camion de 6 roues au PK12 ont créé un climat de forte tension dans la ville.
Après la tragédie du lycée Barthélemy-Boganda du 25 juin 2025, où l’explosion d’un transformateur a tué 29 élèves et blessé environ 260 autres pendant les épreuves du baccalauréat, le Groupe de Travail de la Société Civile (GTSC) voulait organiser une veillée en mémoire des victimes. Les dirigeants Gervais Lakosso, Fernand Mandéndjapou, Dr Paul Crescent Beninga et Pamela de Rome avaient demandé l’autorisation aux ministères concernés pour tenir cette cérémonie au lycée. Les autorités ont refusé, expliquant que le site reste une scène de crime sous enquête judiciaire.
Le GTSC a alors décidé d’organiser une marche pacifique du monument des Martyrs vers le lycée. Vers 17 heures, des citoyens et des familles de victimes se sont rassemblés dans le stade 20 000 places pour exprimer leur tristesse. Mais les forces de l’ordre sont intervenues, transformant ce moment de recueillement en répression violente. Les quatre dirigeants ont été arrêtés dans des conditions difficiles et répartis dans différents centres de détention: la Compagnie Nationale de Sécurité (CNS), l’Office Central de Répression du Banditisme (OCRV) et la Section de Recherches et d’Investigations (SRI). On ignore encore où se trouve Pamela de Rome, ce qui inquiète beaucoup. Un journaliste du Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme (RJDH) et un parent de victime ont aussi été violentés et arrêtés.
En même temps, vers 19 heures, un autre drame a touché Bangui. Un transformateur électrique a explosé dans le quartier PK11, à la sortie nord de la capitale, provoquant un incendie important. Cet incident rappelle douloureusement la tragédie du lycée Barthélemy-Boganda de deux jours plus tôt et relance les critiques sur l’état déplorable des infrastructures électriques du pays. Les flammes ont causé des dégâts matériels considérables, même si on ne connaît pas encore l’ampleur exacte. Les habitants du quartier, déjà choqués par les événements récents, ont paniqué face à cet incendie. Les journalistes de CNC, présents sur place, tentent d’obtenir des informations des forces de l’ordre pour comprendre les causes de cette nouvelle panne.
Pour compliquer encore la situation, un camion de 6 roues, garé près de la gendarmerie, avant la barrière du PK12, a pris feu après une explosion, déclenchant un incendie d’une violence rare. Les flammes, visibles de loin, ont provoqué des détonations fortes qui ont amplifié le chaos dans la capitale. D’après les premiers témoignages, l’incendie serait dû à une fuite ou à un problème technique, mais les autorités n’ont pas encore donné d’explication officielle. On ne connaît pas encore le nombre de victimes ni l’étendue des dégâts, mais l’ampleur des flammes fait craindre un bilan lourd avec des kiosques installés au bord de la route totalement incendiés.
Ces trois événements survenus le même jour alimentent un sentiment de crise profonde à Bangui. La répression de la marche pacifique, ajoutée aux pannes répétées des infrastructures électriques et aux incidents majeurs comme l’incendie du camion, révèle une fragilité croissante du régime de Faustin-Archange Touadéra. Les arrestations des dirigeants de la société civile, vues comme une tentative d’empêcher toute contestation, montrent une nervosité évidente du pouvoir.
Les critiques se multiplient aussi sur la gestion des infrastructures. Les transformateurs défaillants révèlent l’incompétence des techniciens et des autorités responsables. La population, endeuillée par la tragédie du lycée Barthélemy-Boganda, se demande comment un tel enchaînement de catastrophes peut arriver sans une réforme complète du système….
Source: Corbeau News Centrafrique
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