Africa-Press – CentrAfricaine. Dr Erenon critique la constitution de 2023, imposée par Touadéra, sur décision des russes, comme un recul démocratique fragilisant la Centrafrique.
Dans une interview accordée à Global Africa Télé-Sud, le Dr Dominique Désiré Erenon, président du parti Marche pour la Démocratie et le Salut du Peuple (MDSP) et auteur de Constitutionnalisme et coups d’État en Afrique, présente une analyse sévère de la situation politique en République centrafricaine (RCA). Expert des questions constitutionnelles, il alerte sur les conséquences néfastes des coups d’État et des dérives autoritaires, en particulier concernant la nouvelle constitution adoptée le 30 août 2023 sous le président Faustin-Archange Touadéra.
Erenon rappelle que les coups d’État, phénomène récurrent en Afrique depuis les années 1960, ont durablement affaibli la RCA. Avec cinq coups d’État réussis et plusieurs tentatives échouées, le pays traverse des crises sécuritaires et humanitaires répétées. Dans son ouvrage, il analyse les répercussions de ces ruptures: suspension des constitutions, dissolution des institutions et désordre social. « Quand un coup d’État survient, l’ordre juridique et politique s’effondre », explique-t-il, rappelant que la RCA en subit encore les conséquences aujourd’hui.
La constitution de 2023, adoptée par un référendum contesté, représente pour Erenon un exemple concret de dérive antidémocratique. Il la qualifie de « forcée », imposée malgré l’opposition unanime des partis démocratiques, dont le MDSP. La Cour constitutionnelle, alors présidée par Danielle Darlan, avait rejeté ce projet en 2022, mais Touadéra a ignoré cette décision juridiquement contraignante. Cette démarche, selon Erenon, transgresse les principes fondamentaux du droit et écarte l’opposition, affaiblissant les bases d’une démocratie déjà fragile. Nombreux sont ceux qui y voient une manœuvre pour permettre à Touadéra de briguer un troisième mandat, prolongeant ainsi ses neuf ans au pouvoir.
Erenon prône un retour au respect des règles constitutionnelles pour garantir la stabilité. Il propose de consolider les institutions et de favoriser un débat inclusif, où l’opposition peut s’exprimer. En tant que leader d’une nouvelle génération politique, il insiste sur l’urgence de construire un État de droit solide pour sortir la RCA des cycles de crises alimentés par des pratiques autoritaires….
Source: Corbeau News Centrafrique
Pour plus d’informations et d’analyses sur la CentrAfricaine, suivez Africa-Press