Africa-Press – CentrAfricaine.
Martin Ziguélé et le BRDC sonnent l’alarme sur la dérive du régime et exigent un dialogue politique d’urgence.
La patience a des limites. Après des mois de silence relatif, l’opposition centrafricaine sort de sa réserve avec une charge exceptionnelle contre le régime de Faustin-Archange Touadéra.
La mort de jeunes candidats au baccalauréat le 25 juin dernier a été la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Martin Ziguélé, Président du parti MLPC et porte-parole du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), a choisi ce moment pour dénoncer ce qu’il considère comme une faillite généralisée du système.
Entre élections reportées, institutions discréditées et répression accrue, la Centrafrique semble s’enfoncer dans une crise dont l’issue reste incertaine.
En effet, le drame du 25 juin 2025 au Lycée Barthélémy Boganda, où des jeunes ont perdu la vie pendant les épreuves du baccalauréat, a révélé l’incapacité du régime à assumer ses responsabilités. La réponse du gouvernement, caractérisée par un manque de compassion et d’action, a été qualifiée par le BRDC de « cynisme criminel ». Martin Ziguélé, porte-parole du BRDC, a dénoncé cette gestion problématique, en précisant que le pouvoir a trahi la confiance des citoyens. La demande de démission immédiate du gouvernement, formulée par le BRDC, apparaît comme une exigence justifiée face à une telle défaillance.
Les arrestations violentes de leaders de la société civile, menottés et maltraités pour avoir exercé leur droit d’expression, témoignent d’une dérive autoritaire assumée. Martin Ziguélé a critiqué ces actes, les présentant comme une tentative délibérée d’étouffer toute voix dissidente. Le BRDC précise que ce régime, loin de protéger les libertés, s’acharne à consolider son emprise par la peur. Cette répression s’inscrit dans une stratégie de confiscation du pouvoir, au mépris des valeurs démocratiques chères au peuple centrafricain.
L’Autorité Nationale des Élections, pilier supposé de la démocratie, est devenue une institution au service du troisième mandat du président Touadéra. Le BRDC, relayé par Ziguélé, dresse un constat sans appel: l’ANE est incapable d’organiser des élections crédibles. Plus de cinq reports du calendrier électoral, l’absence de listes électorales malgré un budget de 6 milliards de francs CFA, et l’exclusion de 717 centres de recensement témoignent de cette défaillance. Ziguélé insiste sur la nécessité d’une refonte structurelle, non pas seulement des hommes, mais des méthodes de fonctionnement, pour restaurer la crédibilité du processus électoral.
Ce diagnostic, porté depuis longtemps par le BRDC, est désormais confirmé par la communauté internationale. La mission électorale des Nations Unies du 5 juin 2025, l’expert indépendant Yao Agbetsé, et les États-Unis, via le conseiller Andrew Curiel lors du briefing du Conseil de Sécurité du 30 juin 2025, ont confirmé l’incompétence de l’ANE. Des notes internes d’institutions, diffusées dans la presse, convergent vers le même verdict: l’ANE, dans sa forme actuelle, constitue un obstacle à la démocratie.
L’incapacité d’organiser les élections générales de décembre 2025 menace de plonger le pays dans un vide constitutionnel. Le BRDC, par la voix de Ziguélé, met en garde contre cette dérive, en violation de la Constitution de 2016, fondement des institutions actuelles. Même la tentative du régime de s’appuyer sur la Constitution du MCU de 2023 pour prolonger le mandat de Touadéra est juridiquement irrecevable, les défaillances techniques ne constituant pas un cas de force majeure. Ziguélé qualifie cette situation d’« impasse totale », un avertissement qui reflète la gravité de la crise et l’urgence d’agir.
Pour sortir de cette situation, le BRDC, par la voix de son porte-parole Martin Ziguélé appellent à un dialogue politique inclusif, préalable indispensable à toute élection. Ce dialogue, loin d’être une formalité, doit permettre de restructurer l’ANE et le Conseil Constitutionnel, en s’attaquant aux dysfonctionnements systémiques. Ziguélé a demandé au président de rencontrer l’opposition pour trouver des solutions consensuelles, une démarche soutenue par la MINUSCA, qui a échangé avec le BRDC le 5 juin 2025. Cette proposition, ancrée dans les attentes du peuple, vise à restaurer la confiance dans les institutions et à garantir des scrutins transparents.
Face à un régime gangréné par la corruption, le pillage des ressources naturelles et le bradage de la souveraineté nationale, le BRDC annonce une mobilisation massive le 26 juillet 2025. Martin Ziguélé, dénonçant le « jeu dangereux » du pouvoir, appelle les militants à se dresser contre cette dérive….
Source: Corbeau News Centrafrique
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