Ziguélé Dénonce L’Imposture Constitutionnelle

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Ziguélé Dénonce L'Imposture Constitutionnelle
Ziguélé Dénonce L'Imposture Constitutionnelle

Africa-Press – CentrAfricaine.
L’ancien premier ministre Martin Ziguelé frappe fort en s’appuyant sur des calculs mathématiques implacables pour exposer la supercherie électorale en cours. Selon l’article constitutionnel que le régime a lui-même adopté, le scrutin présidentiel doit être achevé et le président élu “au plus tard 45 jours avant la fin du mandat présidentiel”. Cette exigence constitutionnelle ramène mathématiquement la date limite au 12 février 2026, sans discussion possible. L’ancien chef de gouvernement assène cette vérité avec une précision chirurgicale: “Toute opération de désignation du président de la République qui se passe après le 12 février est illégale et anticonstitutionnelle”. Cette démonstration imparable transforme le calendrier de l’ANE en violation caractérisée de la loi fondamentale.

L’attaque de Martin Ziguelé devient particulièrement cinglante quand il utilise ce qu’il appelle ironiquement “leur propre constitution” pour démasquer les contradictions du pouvoir. Cette formule assassine révèle toute la stratégie de l’opposant: retourner les textes du régime contre lui-même pour prouver son incohérence juridique. “Nous sommes en train d’utiliser leur propre constitution pour leur démontrer les contradictions qu’il y a dans leur propre constitution”, explique-t-il avec un malin plaisir évident. Cette approche tactique place le régime dans une position intenable: soit il respecte sa propre constitution et modifie son calendrier, soit il assume ouvertement sa volonté de violer ses propres règles.

L’ancien Premier ministre Martin Ziguelé enfonce le clou en énumérant précisément les articles constitutionnels violés par ce calendrier fantaisiste. Les articles 67, 68, 71 et 185 de la constitution de 2016 interdisent formellement toute opération électorale au-delà du 12 février 2026. Cette énumération technique transforme la critique politique en argumentaire juridique bétonné, difficile à contester devant les tribunaux. Ziguélé répète d’ailleurs avec insistance cette date butoir, martelant quatre fois dans son intervention que “toute opération au-delà du 12 février est illégale”, comme pour graver cette échéance dans les mémoires et prévenir toute tentative d’oubli opportun.

Plus grave encore, l’analyse du calendrier électoral montre selon Ziguélé une intention dissimulée du pouvoir d’éliminer purement et simplement le second tour présidentiel. “Lorsque vous faites une lecture attentive du chronogramme qui a été publié par l’ANE, vous voyez de manière claire qu’en réalité, le gouvernement et l’ANE n’envisagent pas de second tour”, dénonce-t-il sans détour. Cette accusation sous-entend une manipulation électorale programmée: organiser un scrutin truqué pour assurer une victoire dès le premier tour, évitant ainsi les complications d’un second tour démocratique. Une stratégie qui transformerait l’élection en simple formalité de confirmation du pouvoir sortant.

Devant cette dérive autoritaire, Ziguélé lance un défi direct au conseil constitutionnel en interpellant publiquement ses compétences juridiques. “Je sais que la Cour constitutionnelle est constituée de praticiens du droit, de magistrats, de grands professeurs de droit. Et ils savent très bien que ce chronogramme-là est illégal et anticonstitutionnel”, déclare-t-il avec une assurance déconcertante. Cette mise en demeure publique place les juges constitutionnels devant leurs responsabilités: soit ils valident un calendrier qu’ils savent illégal et perdent leur crédibilité juridique, soit ils sanctionnent le pouvoir et s’exposent à ses représailles. Un piège redoutable qui transforme chaque juge en arbitre de sa propre intégrité professionnelle.

Cette offensive constitutionnelle de Ziguélé démontre une stratégie politique particulièrement sophistiquée: utiliser le droit comme arme de combat politique pour décrédibiliser un régime habitué à contourner ses propres règles. En s’appuyant sur des arguments juridiques incontestables plutôt que sur des critiques politiques classiques, l’ancien Premier ministre place le débat sur un terrain où le pouvoir ne peut pas tricher avec les faits. Les mathématiques et le droit ne se négocient pas, contrairement aux promesses électorales.

Le calendrier électoral de l’ANE devient ainsi le symbole parfait des dérives du régime Touadéra: incapable de respecter ses propres règles, prompt à violer sa propre constitution, déterminé à truquer même les échéances électorales pour se maintenir au pouvoir. L’intervention de Ziguélé transforme ce qui aurait pu passer pour un simple retard administratif en violation caractérisée de la loi fondamentale, exposant au grand jour les intentions antidémocratiques du pouvoir en place.

Source: Corbeau News Centrafrique

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