Africa-Press – Comores. Face aux multiples crises politique, économique, alimentaire et sanitaire qui frappent de plein fouet le peuple, Mahamoudou Ali Mohamed, patron de CBE et leader de l’ANC, a rencontré la presse le 22 mai dernier, pour déplorer le jusqu’auboutisme politique incarné par le président Azali depuis son retour au pouvoir, avant de plaider pour la paix sociale et un retour à l’ordre républicain.
Mercredi dernier, l’entrepreneur et homme politique Mahamoudou Ali Mohamed s’est adressé directement au chef de l’Etat Azali Assoumani pour l’interpeler sur le climat sociopolitique délétère que traverse le pays, en forme d’alerte avant l’orage. « Mr le président, vous êtes un soldat d’expérience. Et le moment le plus valeureux pour un soldat est celui qui le pousse à poser les armes pour ne pas être une menace pour lui-même et pour d’autres. Vous êtes une menace pour ce pays qui vous a tout donné. Alors déposez les armes Mr le président. Mettez fin à cette république de la fête permanente, parce que le comorien n’a plus le cœur à la fête ».
Cette plaidoirie faite devant la presse, n’aurait qu’un seul objectif, promouvoir une période d’apaisement politique mais aussi de provoquer un sentiment de compassion à l’égard d’un son peuple déboussolé par bientôt un demi siècle d’indépendance mal gérée et inachevée. « Le peuple comorien est frappé par le malheur, d’abord la Covid puis Kenneth et aujourd’hui le choléra qui poussent les comoriens, après avoir fui leur pays pour des raisons économiques, à fuir la mort d’une épidémie dévastatrice qui vous dépasse. Et pendant ce temps, vous mobilisez plusieurs centaines de millions de francs comoriens pour une fête surréaliste qui n’a de sens que pour vous-même et une garde rapprochée qui a fait de l’État une vache à lait », a regretté Mahamadou Ali Mohamed.
Le président de l’ANC a saisi l’occasion pour se déclarer déterminé à défendre le bien-être de la patrie. « Je suis parfaitement conscient des risques pour mon intégrité physique et pour mes affaires. Mais dans ma conception de la politique, rien n’est plus important que le destin de mon pays. J’ai l’intime conviction que mon pays est en danger. Alors, au péril de ma vie, je serai aux côtés de celles et ceux qui voudront le sauver vaille que vaille », a-t-il avancé.
Le parti au pouvoir s’apprête à célébrer la réélection du président Azali à l’issue du processus électoral organisé en janvier dernier. Du moment où, la population a été témoin des anomalies observées lors des élections du 14 janvier dernier, Mahamadou Ali Mohamed fait appel à une mobilisation forte contre les simulacres politiques. « Le moment du sursaut est venu, celui du rassemblement général des forces vives, au nom de l’intérêt suprême de la nation. Parce que notre silence coupable sera inscrit dans les pages les plus sombres de notre histoire. J’appelle aussi la société civile comorienne à sortir de son mutisme, de la culture de la fatalité et à défendre les intérêts sacrés de la république, en dénonçant avec force et véhémence la descente aux enfers de notre pays », a-t-il soutenu.
Son appel n’a pas été seulement au niveau national mais aussi international. « J’appelle les pays amis, les pays frères et les pays voisins à ne pas fermer les yeux par des prétextes fallacieux qui hypothèquent l’avenir de nos enfants et le destin des Comores et à encourager un dialogue républicain dans les plus brefs délais ».
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