Africa-Press – Comores. Composés essentiellement de soignants, ces grévistes réclament deux mois de salaires, de primes de gardes mais dénoncent également des problèmes liés à l’hygiène de l’hôpital, le manque d’eau et d’électricité.
Pour faire entendre leur voix, les contractuels de l’hôpital El-maarouf ont décidé de déclencher une grève. Ils sont composés essentiellement de soignants. Tous vêtus de leur tenue de travail, ils ont tenu un sit-in dans l’enceinte même d’El-maarouf, hier. Malgré une forte présence des médias, eux n’ont pas voulu se prononcer sur les raisons de leur mouvement, comme une stratégie pour éviter d’irriter davantage la hiérarchie, dans un pays où la moindre contestation est perçue comme un défi à l’autorité de l’État, et les acteurs souvent confrontés à des mesures de représailles.
Le responsable des ressources humaines de l’hôpital affirme qu’un préavis de grève a été déposé le 28 mai. Problème, le délai accordé à la direction est jugé « court », ce qui, par conséquent, rendrait le mouvement « illégal ». C’est dans une note du 1er juin que la direction a fait savoir sa position. « Il est porté à la connaissance des agents signataires du préavis de grève reçu le 28 mai 2024, que le mouvement de protestation prévu le 04 juin 2024, n’entre pas dans le cadre légal d’une grève ». L’article 247 du code de travail est évoqué. « Les travailleurs ne peuvent cesser collectivement le travail qu’après expiration d’un délai de huit jours suivant la notification à l’employeur (…) », poursuit la note. « Le non-respect du délai de préavis de huit jours pourra faire l’objet d’une mise à pied d’une durée maximale de quinze jours. Ainsi, toute absence volontaire de travail sera assimilée à un abandon de poste ».
Interrogé par la presse, cet administrateur explique que la direction est « surprise des agissements » de ces travailleurs. « Certes, nous avons un mois d’arriéré mais des discussions ont été entreprises entre le syndicat et la direction. L’hôpital traverse des soucis techniques mais la direction s’est donnée comme mission d’éponger les arriérés de salaires d’ici le mois de juillet afin de trouver une stabilité. Les grévistes en sont au courant depuis lundi. En ce qui concerne les primes de garde, c’est une situation qui est là depuis 2016 dont les engagements ont été entérinés par l’ancien directeur et l’on parle de 04 mois impayés. L’actuel directeur essaie de trouver des solutions pérennes pour cela ». Jusqu’à l’heure où nous bouclions ces lignes, aucun compromis n’a été trouvé entre les deux parties.
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