Côte d’Ivoire et Brésil Tracent une Cacaoculture Résiliente

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Côte d'Ivoire et Brésil Tracent une Cacaoculture Résiliente
Côte d'Ivoire et Brésil Tracent une Cacaoculture Résiliente

Africa-Press – Côte d’Ivoire. À l’occasion de la 30e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP30), organisée du 10 au 21 novembre 2025 à Belém, au Brésil, la Côte d’Ivoire a réaffirmé sa volonté de transformer durablement sa filière cacao. Placée sous le thème de « la mise en œuvre des nouveaux objectifs climatiques nationaux et l’accélération de l’action concrète », cette édition a servi de cadre à plusieurs rencontres dédiées à l’avenir de la cacaoculture dans un contexte de dérèglement climatique.

Le jeudi 13 novembre, sur le pavillon de la Côte d’Ivoire, le Conseil du Café-Cacao a organisé, en collaboration avec le Global Green Growth Institute (GGGI) et le CIFOR-ICRAF, un panel d’envergure intitulé:

« Vers une cacaoculture résiliente et bas-carbone: innovations de la recherche agronomique et de la finance climatique ».

En ouverture, Dr. Mathias Tahi, Directeur en charge de la Recherche et de la Lutte contre le Changement Climatique au sein du Conseil du Café-Cacao, a présenté les enjeux liés à l’adaptation de la cacaoculture face aux effets du changement climatique.

Le Dr. Tahi a rappelé que la cacaoculture est particulièrement vulnérable à l’évolution du climat. La Côte d’Ivoire et le Ghana, qui assurent ensemble 60 % de la production mondiale de cacao, sont confrontés à des défis majeurs sont le stress hydrique et thermique croissant, l’irrégularité de la pluviométrie, la hausse des températures, la pression accrue des ravageurs et maladies et la baisses significatives de rendements.

Pour faire face à ces dérives, la recherche agronomique recommande une série d’innovations et de bonnes pratiques afin d’améliorer durablement la résilience des plantations.

Parmi les solutions présentées, l’agroforesterie conforme à la Norme ARS 1000, l’utilisation de matériel végétal amélioré, plus productif et tolérant aux stress biotiques et abiotiques, une gestion rationnelle de l’eau, incluant l’irrigation complémentaire, l’amélioration et la restauration des sols grâce au biochar, l’intégration des mycorhizes dans les systèmes de production et la régionalisation des itinéraires techniques, mieux adaptés aux zones agroclimatiques.

Ces innovations visent à concilier productivité, résilience et réduction de l’empreinte carbone.

Le panel a également accordé une place importante aux questions de financement.

La représentante du GGGI, Olola Vieyra, a mis en lumière les opportunités offertes par la finance climatique, notamment pour soutenir les coopératives agricoles et structurer des projets à faibles émissions. Parmi les pistes évoquées, les crédits carbone et les échanges de dette contre nature, permettant de convertir des dettes souveraines en investissements environnementaux.

De son côté, Dr. Kouassi AMANY du CIFOR-ICRAF a présenté la méthodologie ABM récemment validée, capable de certifier les bénéfices d’adaptation des systèmes agroforestiers. Cette méthodologie ouvre la voie à l’accès à de nouveaux financements privés pour des projets résilients.

En conclusion, le Conseil du Café-Cacao a réaffirmé son engagement à conduire la filière vers un modèle plus durable, résilient et prospère, respectueux des producteurs, des écosystèmes et des communautés rurales.

La participation active de la Côte d’Ivoire à la COP30 marque une étape déterminante dans la transition écologique de la première filière cacao au monde — et témoigne de son ambition à devenir un acteur majeur de la lutte contre le changement climatique.

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