Des intérêts mercantiles en conflit avec la politique nationale d’alignement des structures islamiques d’éducation dans le Kabadougou

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Des intérêts mercantiles en conflit avec la politique nationale d’alignement des structures islamiques d’éducation dans le Kabadougou
Des intérêts mercantiles en conflit avec la politique nationale d’alignement des structures islamiques d’éducation dans le Kabadougou

Africa-PressCôte d’IvoireDes intérêts particuliers à visée pécuniaire, entre autres barrières, contrarient la mise en œuvre de la politique nationale d’intégration des structures islamiques dans le système formel d’éducation, au niveau de la région du Kabadougou, a souligné le premier responsable local de l’école, Naffo Coulibaly.

La région du Kabadougou, située dans l’extrême Nord-Ouest ivoirien et fortement islamisée, est devenue, au fil des ans, le terreau favori de « maîtres » de la religion qui y pullulent, au point où « des écoles (du coran) poussent tous les jours dans les villages », à en croire le responsable éducatif.

A ce jour, 114 établissements de ce type ont été dénombrés dans ce périmètre administratif dont 11 seulement, soit moins de 10% ont pu être intégrés au système formel d’éducation. Sur les 103 restants, 10, 67% sont déclarés non intégrables. 92 disposent d’arguments pour frapper à la porte de l’intégration, désignés « proches, (54,36%) » ou « loin (34,95%), suivant une classification déclinée dans la Stratégie nationale d’intégration des enfants des structures islamiques dans le système éducatif formel.

Des cadres d’éducation religieuse prisés, surtout en milieu rural, de sorte que nombre d’enfants sont soustraits de l’école formelle au profit de ces structures.

« C’est dommage de le dire mais la plupart des promoteurs de ces écoles viennent d’ailleurs. Ils sont venus faire du commerce et ils profitent de la religion sachant qu’elle est bien implantée dans la région. Ils profitent de la religion pour embobiner les parents et c’est ça le drame », a déploré M Naffo Coulibaly.

Ainsi pour lui, les promoteurs de ces écoles voient en l’intégration au système formel « un frein à leurs activités ». Encore que nombre d’entre eux ne comprennent pas toujours l’opportunité de faire bénéficier aux enfants placés sou leur responsabilité de l’éducation formelle dont ont droit tous les enfants au niveau national.

« Le problème majeur vient de ces fondateurs », a insisté le directeur régional de l’Education nationale et de l’Alphabétisation du Kabadougou qui s’exprimait en marge d’une session de formation au profit de chargés de communication de directions régionales de l’éducation nationale et de l’alphabétisation et d’inspections, dimanche 12 septembre 2021, à Odienné.

La session élargie à des acteurs de médias s’inscrit dans le cadre de la mie en œuvre de la Stratégie nationale d’intégration des enfants des structures islamiques dans le système éducatif formel. Il s’agissait d’outiller les participants afin de leur permettre de communiquer efficacement sur cette stratégie et pouvoir convaincre les personnes encore réfractaires quant à la nécessité et à l’intérêt d’intégrer les écoles confessionnelles islamiques au système formel d’éducation.

La Stratégie nationale d’intégration des enfants des structures islamiques d’éducation dans le système éducatif formel initiée par le gouvernement et adoptée en 2019 est une réponse de l’Etat de Côte d’Ivoire à la problématique de 1,6 million d’enfants et d’adolescents hors du système scolaire dont 377 000 issus d’environ 3000 structures islamiques d’éducation non reconnues par l’Etat.

 

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