Chimères et développement de vraies dents sur le front

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Chimères et développement de vraies dents sur le front
Chimères et développement de vraies dents sur le front

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Les chimères – aussi appelées « requins-fantômes » – sont des poissons fabuleux. Les mâles développent un étrange appendice facial cartilagineux articulé: le tenaculum. Celui-ci, en forme de massue, peut s’étirer ou se rétracter. Il présente d’étranges dents dont la formation est mal comprise. Son utilité aussi pose question, mais des vidéos laissent penser que cet appendice pourrait être utilisé lors de la copulation: les mâles s’en servent pour agripper les nageoires pectorales des femelles. Certaines d’entre elles présentent d’ailleurs des cicatrices.

Trois chercheurs américains ont tenté de percer les secrets de ce tenaculum. Grâce à l’histologie, la génétique et l’utilisation d’une technique d’imagerie, ils ont mené leur enquête sur une espèce en particulier, la chimère tachetée (Hydrolagus colliei). Et leurs résultats révèlent que le tenaculum développe bien des dents… très proches de celles des requins, leurs lointains parents !

De vraies dents, mais à l’extérieur de la mâchoire

L’appendice commence à se former durant le développement embryonnaire et continue de grandir au cours des derniers stades du développement juvénile des mâles. Les dents, quant à elles, prennent forment lorsque les poissons atteignent une taille comprise entre 30 cm et 50 cm. Elles sont courbées, coniques et émergent depuis l’intérieur du tenaculum en rangées successives (sept en moyenne).

« Nous avons découvert que les dents de cet étrange appendice ressemblent beaucoup à des rangées de dents de requin. La capacité de fabriquer des dents s’est transmise à cet appendice, probablement depuis la bouche », remarque dans un communiqué le chercheur Gareth Fraser, co-auteur de cette étude publiée dans PNAS.

D’après ces résultats, il s’agirait donc de véritables dents se développant hors des mâchoires et non pas d’une pâle imitation qui ne serait en réalité que des écailles particulières. D’ailleurs, ces dents expriment des gènes identiques à celles présentes dans la cavité buccale.

Pour les chercheurs, ces résultats contribuent à prouver que la denture des vertébrés n’est pas strictement confinée à la cavité buccale. L’évolution peut conduire à des adaptations étonnantes. Une étrangeté que les auteurs de cette étude ont baptisée « bricolage évolutif ».

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