Africa-Press – Côte d’Ivoire. Installé à la surface de Mars, SEIS (pour Seismic Experiment for Interior Structure, ou expérience sismique pour la structure interne en français) est le premier sismomètre à avoir été déployé sur un autre astre que la Lune. Mis en service par la sonde InSight de la NASA, qui a atterri en novembre 2018, il avait pour mission de sonder l’intérieur de la planète afin d’en retracer l’histoire. Si InSight a cessé ses activités en décembre 2022, les précieuses données sismiques recueillies durant ses quatre années de fonctionnement continuent encore aujourd’hui d’alimenter la recherche.
Le manteau de Mars est bien plus visqueux que celui de la Terre
Avec les 3.389,5 km de rayon, Mars est presque deux fois plus petite que la Terre. Comme la Terre aujourd’hui, Mars a eu un champ magnétique pendant les 300-400 millions d’années du Système solaire, mais l’a ensuite perdu. Elle a une atmosphère, bien plus tenue que celle de notre planète bleue. Comme la Terre, Mars possède une croûte, un manteau et un noyau en deux parties: une graine solide et un noyau externe liquide. En revanche, le manteau de la planète Rouge est bien plus visqueux, réduisant les flux à l’intérieur. Sur Mars, pas de tectonique des plaques, contrairement à la Terre (on peut voir Mars comme une planète mono-plaque) ! Néanmoins, il peut y avoir des séismes suite à des impacts d’astéroïdes, ou provoqués par des déformations lentes du manteau liées à la convection – laquelle désigne un ensemble de mouvements qui animent un fluide et transportent de la chaleur, comme les mouvements de l’eau bouillante dans une casserole.
L’analyse des tremblements de Mars a permis de mieux caractériser sa composition interne. Jusqu’à présent, les planétologues savaient que la planète possède plusieurs enveloppes internes concentriques – à l’instar de la Terre -, avec une croûte, un manteau et un noyau en partie liquide.
Un noyau interne solide et un manteau très hétérogène
Désormais, grâce aux travaux de l’Imperial College de Londres, de l’université d’Oxford et l’Institut de Physique du Globe de Paris, publiés dans Science, ils savent également que le manteau inférieur contient des hétérogénéités rocheuses dont la composition diffère du reste du manteau. Ces amas de roches mesurent entre 1 à 4 kilomètres et sont situés entre 440 et 1 400 km de profondeur. Les chercheurs ont déduit que leur composition n’est pas la même que celle du reste du manteau environnant, car ils ralentissaient l’arrivée des ondes sismiques de haute fréquence. “Nous avons interprété ce décalage par la présence de matériaux qui n’ont pas la même composition, ni la même température”, indique Henri Samuel, chercheur CNRS à l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP), spécialiste de la dynamique interne des planètes et co-auteur de l’étude parue dans Science.
Et ce n’est pas tout ! Une semaine plus tard, des résultats concernant le noyau de la planète Rouge sont publiés dans Nature. Les analyses de l’université de Science et Technologie de Chine confirment, grâce aux données sismologiques d’InSight également, que le noyau martien comporte deux parties: un noyau externe liquide (déjà connu des planétologues) et un noyau interne solide composé de fer et d’oxygène.
Pour en savoir plus, sur les détails des travaux et sur les implications de ces découvertes, nous vous invitons à lire l’article de La Recherche.
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