Nutrition : ChatGPT au menu de nos repas ?

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Nutrition : ChatGPT au menu de nos repas ?
Nutrition : ChatGPT au menu de nos repas ?

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Des champs à notre assiette, l’intelligence artificielle pourrait radicalement transformer notre rapport à l’alimentation en offrant des solutions personnalisées visant à une alimentation plus équilibrée. Au point de remplacer l’expertise des nutritionnistes ? C’est ce que pourrait laisser penser un test proposé en 2023 par le site Web français jeuxvideo.com.

En demandant à un professionnel et à ChatGPT d’élaborer un menu sur mesure pour un sportif, le verdict est sans appel: c’est le menu proposé par l’IA qui a été choisi par un jury constitué de deux nutritionnistes bien réels. Prudence, toutefois, car si les outils fondés sur l’IA peuvent aider à soutenir une démarche de santé, ils ont aussi leurs limites.

Mieux équilibrer son assiette

Diverses applications de suivi nutritionnel (Foodvisor, SnapCalorie, Calorie Mama, etc.) mettent à contribution l’appareil photo de son smartphone pour aider à manger mieux, sans avoir à lire des informations nutritionnelles. L’image de l’assiette ou du repas est transmise à une vaste base de données dont les algorithmes d’apprentissage automatique calculent la taille des portions, l’apport calorique, la valeur nutritionnelle de chaque aliment, etc. Ces applications peuvent aussi apporter des conseils nutritionnels personnalisés adaptés aux besoins ou aux objectifs de chacun, comme la perte de poids.

Si certaines peuvent encourager des choix alimentaires plus éclairés et plus sains, attention à ne pas tomber dans l’excès. Se fier systématiquement à son portable pour choisir tel ou tel menu pourrait favoriser le développement de troubles du comportement alimentaire en se focalisant, par exemple, de façon exagérée sur l’apport calorique, ou bien faciliter une déconnexion face à ses propres envies culinaires, occultant le fait que bien manger comporte aussi une notion de plaisir.

Des assistants culinaires virtuels

Certains outils intègrent désormais des assistants virtuels (Chefbot, ChefGPT, NutriChef, etc.) alimentés par l’IA. Ces nouveaux assistants culinaires facilitent la planification et la préparation des repas en les rendant plus ludiques, et peuvent même être une source de motivation pour cuisiner de façon plus équilibrée.

Grâce à des algorithmes avancés capables d’analyser les préférences alimentaires ou les recettes que nous consultons, l’IA peut proposer des menus sur mesure, adaptés à nos besoins nutritionnels, ou bien encore à nos allergies et restrictions alimentaires choisies ou imposées (végétarisme, intolérance au gluten, etc.). Certaines applis (Yummly) suggèrent également des recettes selon les préférences culinaires à partir des ingrédients disponibles dans la cuisine.

Sensibiliser à l’éducation nutritionnelle

Utiliser l’IA pour évaluer ses connaissances nutritionnelles, comme avec NutriLearn, et proposer des leçons pour les enrichir est aussi possible. Mais l’IA est-elle toujours de bon conseil ? Des travaux récents menés par l’Université Loughborough (Royaume-Uni) présentés lors des rencontres internationales du British Feeling and Drinking Group à Cambridge, ont évalué sa capacité à répondre à des questions d’adolescents concernant l’alimentation, l’apparence physique ou des problèmes de poids.

Conclusion: l’IA aurait la capacité de donner la plupart du temps des réponses pertinentes et adaptées en fonction de l’âge. Toutefois, elle semble rencontrer des difficultés pour traiter les questions les plus sensibles, comme la perte de poids. Selon les auteurs, l’IA ne pourrait donc pas se substituer aux professionnels de santé, notamment pour les publics adolescents, particulièrement vulnérables.

Créer de nouvelles saveurs

L’industrie alimentaire a compris l’intérêt de l’IA pour innover et répondre aux goûts des consommateurs. En utilisant des algorithmes d’analyse des tendances et de prédiction des goûts, les industriels sont désormais en mesure de concevoir de nouvelles recettes. À l’exemple de l’entreprise suisse Vivi-Kola qui a demandé à ChatGPT de créer une boisson fraîche à partir d’ingrédients naturels. Le groupe Bel, lui, s’est associé à la start-up américaine Climax Food, qui s’appuie sur l’IA pour développer des versions végétales de ses fromages phares.

Toutes les caractéristiques du fromage classique (odeur, goût, texture en bouche…) ont été mesurées en laboratoire ; à partir de ces résultats, l’IA a établi une recette combinant certaines des 10.000 plantes (lentilles corail, pois cassés, avoine, etc.) de sa base de données. Deux semaines ont suffi pour recréer une version végétale d’un des fromages emblématiques de la marque, là où il faut souvent des mois ou des années avec les procédés traditionnels.

Limiter le gaspillage alimentaire

En 2022, la France a produit 9,4 millions de tonnes de déchets alimentaires, dont 43 % étaient encore comestibles (produits abîmés, restes de repas, etc.). Pour en limiter l’ampleur, certains industriels ont trouvé la parade: intégrer caméras et capteurs utilisant l’IA aux réfrigérateurs domestiques (Samsung, LG…). Ces dispositifs surveillent en continu les stocks alimentaires afin d’alerter le consommateur sur les produits proches de la date de péremption et ainsi les inciter à les consommer en priorité.

En restauration collective et dans les cantines scolaires, réduire le gaspillage est aussi devenu possible grâce à l’IA. La start-up française Kikleo, par exemple, a développé des bornes dotées d’une caméra et dont l’algorithme analyse les restes de nourriture, le poids, le coût financier ou encore l’empreinte carbone d’un plateau-repas. Le restaurateur peut ainsi établir en temps réel un bilan du gaspillage par plateau et, finalement, mieux gérer les ressources alimentaires en réajustant les quantités de certaines recettes et en évitant des aliments qui ne plaisent pas.

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