CE Qu’Il Faut Savoir
Les autorités de la République centrafricaine ont officiellement accusé l’opposant politique Dominique Erenon de conspiration après son arrestation. Erenon, qui a été détenu depuis son retour de France, fait face à plusieurs accusations, dont la conspiration contre la sécurité de l’État. Son arrestation soulève des inquiétudes quant à l’avenir de l’opposition dans le pays.
Africa. Les autorités en République centrafricaine ont annoncé avoir porté des accusations officielles contre l’opposant politique Dominique Erenon, y compris celle de “conspiration”, après son apparition devant un juge d’instruction dans la capitale, Bangui.
Il a été décidé de le placer dans la prison de Ngaragba, à l’est de la ville, une mesure qui a suscité des controverses dans les milieux politiques et juridiques.
Erenon, président du parti “Marche pour la Démocratie et la Sauvegarde du Peuple”, a été arrêté le 3 octobre dernier à son arrivée à l’aéroport de Bangui, après avoir passé trois ans en France.
Depuis cette date, il est resté en détention par les services de recherche et d’investigation sans que la nature des accusations portées contre lui ne soit précisée.
Lors de sa première audition le 17 décembre, le juge d’instruction Zéphirin Yacinegba lui a formulé huit accusations, dont la conspiration contre la sécurité de l’État, la formation d’une association de malfaiteurs et l’incitation à la haine.
Cependant, son avocat a affirmé que son client avait rejeté toutes les accusations, soulignant que l’affaire avait un caractère plus politique que judiciaire.
Il a précisé que le juge n’avait fourni aucun document prouvant les accusations, se contentant de mentionner une liste de 52 personnes avec lesquelles Erenon aurait été en contact, y compris Alexandre-Ferdinand Nguendet, l’ancien président de la transition, qui vit en exil et fait face à des poursuites pour avoir appelé à la chute du président Faustin-Archange Touadéra en juin 2023.
Erenon, professeur spécialisé en droit constitutionnel, avait l’intention de reprendre son enseignement à l’Université de Bangui et de relancer son activité politique, appelant à un dialogue national avant les prochaines élections.
Son arrestation et ses accusations soulèvent des questions sur l’avenir de l’opposition dans le pays, dans un climat politique tendu et des tensions croissantes entre le pouvoir et ses adversaires.
La République centrafricaine a connu une histoire tumultueuse marquée par des conflits internes et des tensions politiques. Depuis l’indépendance en 1960, le pays a traversé plusieurs coups d’État et crises humanitaires, exacerbant les divisions entre le gouvernement et l’opposition. La situation actuelle est le résultat d’années de luttes pour le pouvoir et de tentatives de réconciliation nationale, souvent entravées par des accusations de corruption et d’abus de pouvoir.





