CE Qu’Il Faut Savoir
Au cours des cinq dernières années, l’Afrique a connu dix coups d’État, illustrant une instabilité politique croissante sur le continent. Des pays comme le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et le Niger ont été touchés par des changements de régime, souvent orchestrés par des militaires, entraînant des crises humanitaires et des tensions internes.
Africa. Avec la prise de pouvoir de l’armée en Guinée-Bissau, le nombre de coups d’État sur le continent africain a atteint dix en cinq ans. Voici un résumé des événements:
Mali
Au Mali, cinq colonels de l’armée ont renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020. En mai 2021, l’armée malienne a pris le pouvoir des dirigeants civils du gouvernement intérimaire, et le colonel Assimi Goïta, qui a dirigé les deux coups d’État, a prêté serment en tant que président de transition.
Après avoir promis d’organiser des élections en février 2024, l’armée a reporté celles-ci à une date indéterminée, invoquant la violence des “djihadistes” qui pèse sur le pays.
En juillet 2025, Goïta a adopté une loi lui conférant un mandat présidentiel de cinq ans, renouvelable sans élections.
Guinée
Le 5 septembre 2021, des forces rebelles dirigées par le lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya ont pris le pouvoir en Guinée, arrêtant le président Alpha Condé. Doumbouya a annoncé sa candidature au début de novembre 2025, avant les élections du 28 décembre visant à rétablir l’ordre constitutionnel.
Soudan
Après des semaines de tensions entre les dirigeants militaires et civils partageant le pouvoir depuis le renversement du président Omar el-Béchir, les forces armées, sous le commandement du général Abdel Fattah al-Burhan, ont exécuté un nouveau coup d’État le 25 octobre 2021.
Depuis avril 2023, une guerre a éclaté entre les forces armées régulières dirigées par Burhan et les Forces de soutien rapide semi-militaires, dirigées par son ancien adjoint Mohamed Hamdan Daglo. Ce conflit a déjà causé la mort de dizaines de milliers de personnes et a engendré l’une des pires crises humanitaires au monde.
Burkina Faso
Le Burkina Faso a connu deux coups d’État militaires en 2022. En janvier de cette année-là, des soldats rebelles dirigés par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba ont arrêté le président Roch Marc Christian Kaboré. En septembre de la même année, des officiers de l’armée ont annoncé le renversement de Damiba, et le capitaine Ibrahim Traoré est devenu président de transition, mais les élections promises n’ont pas eu lieu. En mai 2024, le conseil militaire lui a permis de rester cinq années supplémentaires dans un pays déchiré par la violence.
Niger
Le 26 juillet 2023, des membres de la garde présidentielle ont renversé le président du Niger, Mohamed Bazoum, élu en 2021. Le général Abdourahamane Tiani, commandant de la garde présidentielle, a pris le pouvoir. En mars 2025, le conseil militaire a prolongé sa direction de la transition pour au moins cinq ans dans un pays en proie à la violence djihadiste.
Gabon
Au Gabon, qui a été dirigé par la famille Bongo pendant 55 ans, des officiers de l’armée ont renversé le président Ali Bongo Ondimba le 30 août 2023, moins d’une heure après l’annonce de sa victoire lors d’élections qualifiées de truquées par l’opposition. Le général Brice Oligui Nguema a été nommé président de transition. En avril 2025, Nguema a été élu président avec 94,85 % des voix et a prêté serment selon une nouvelle constitution adoptée lors d’un référendum durant la période de transition.
Madagascar
En octobre 2025, l’armée a renversé le président malgache Andry Rajoelina, prenant le pouvoir après des semaines de manifestations de la génération Z contre le gouvernement. Le colonel Michael Randrianerina a prêté serment en tant que nouveau président de Madagascar, promettant d’organiser des élections dans un délai de 18 à 24 mois.
L’Afrique a une histoire complexe marquée par des coups d’État, souvent en réponse à des crises politiques, économiques ou sociales. Depuis les indépendances des années 1960, de nombreux pays ont connu des renversements de gouvernement, souvent par des militaires insatisfaits de la gestion des affaires publiques. Ces événements récents s’inscrivent dans une tendance inquiétante où les institutions démocratiques sont fragilisées, et les gouvernements militaires prennent le pouvoir sous prétexte de restaurer l’ordre et la sécurité.





