CE Qu’Il Faut Savoir
Une délégation sénégalaise, comprenant le ministre des Affaires étrangères et le ministre des Forces armées, a visité Bissau pour discuter de la crise politique en Guinée-Bissau. Cette visite intervient après l’annonce d’une transition militaire et la suspension des élections. Le Sénégal appelle à un retour à l’ordre constitutionnel et à la reprise du processus électoral.
Africa. Un ministre sénégalais des Affaires étrangères, Sheikh Niang, et le ministre des Forces armées, le général Birame Diop, sont arrivés à Bissau pour une visite officielle dans un contexte de crise politique aiguë, suite à la suspension du processus électoral et à l’annonce d’une transition militaire en Guinée-Bissau.
Selon la radio “Voix du Peuple” de Guinée-Bissau, le ministre des Affaires étrangères, João Bernardo Vieira, a accueilli la délégation sénégalaise à l’aéroport international Osvaldo Vieira, avant que les deux ministres ne rencontrent le président de transition, le général Horta N’Tam.
Dakar a adopté une position qualifiée de pragmatique et modérée. Le ministre Sheikh Niang a déclaré lors d’une interview télévisée le 16 décembre que son pays condamnait le coup d’État et exigeait le retour à l’ordre constitutionnel et la reprise du processus électoral.
Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a dénoncé ce qu’il a qualifié de “complot”, soulignant la nécessité de respecter la légitimité constitutionnelle.
Bien qu’il y ait eu un rejet initial de l’idée d’une transition d’un an, Niang a précisé que le Sénégal avait accepté “dans un cadre défini” cette proposition, justifiant cela par le réalisme diplomatique, alors que la CEDEAO adopte une position plus stricte.
Le ministre a également souligné les liens géographiques et sécuritaires entre le sud du Sénégal et le nord de la Guinée-Bissau, affirmant que les solutions doivent émaner directement des pays concernés.
Tensions Politiques Persistantes
La crise politique demeure, avec l’opposant Domingos Simões Pereira en prison, tandis que le candidat Fernando Dias da Costa, qui a déclaré avoir remporté les élections, s’est réfugié à l’ambassade du Nigeria à Bissau.
L’ancien président Umaro Sissoco Embaló a été libéré après une brève détention et a été transféré au Sénégal avant de se rendre en République du Congo.
De son côté, la CEDEAO a rejeté le calendrier de transition proposé par les militaires, affirmant que les élections du 23 novembre avaient été “libres, transparentes et pacifiques”, selon sa mission d’observation et d’autres partenaires internationaux.
L’organisation a exigé la libération immédiate des prisonniers politiques, la formation d’un gouvernement de transition inclusif à court terme, et la protection des institutions nationales.
Elle a également annoncé l’envoi d’une mission de haut niveau et d’une commission de chefs d’état-major, avertissant de sanctions contre toute partie entravant le retour à l’ordre constitutionnel.
La Guinée-Bissau a connu des crises politiques récurrentes depuis son indépendance en 1973, souvent marquées par des coups d’État et des instabilités gouvernementales. La situation actuelle s’est aggravée avec l’interruption du processus électoral et l’instauration d’une transition militaire, suscitant des préoccupations tant au niveau national qu’international. Le Sénégal, en tant que voisin et acteur régional, joue un rôle clé dans la recherche de solutions diplomatiques pour stabiliser la région.





