Guinée-Bissau: le Coup D’ÉTat Compromet les ÉLections

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Guinée-Bissau: le Coup D'ÉTat Compromet les ÉLections
Guinée-Bissau: le Coup D'ÉTat Compromet les ÉLections

CE Qu’Il Faut Savoir

La Guinée-Bissau fait face à une crise politique majeure après qu’un coup d’État militaire a interrompu le processus électoral. La commission électorale a déclaré son incapacité à poursuivre les élections présidentielles suite à la saisie de matériel essentiel par des militaires. Les tensions montent alors que la communauté internationale appelle au rétablissement de l’ordre constitutionnel.

Africa. La commission électorale en Guinée-Bissau a déclaré qu’elle n’était plus en mesure de poursuivre les élections présidentielles qui se sont tenues le 23 novembre, après que des hommes armés ont pris d’assaut ses bureaux, s’emparant des urnes, des procès-verbaux de dépouillement et des ordinateurs, et détruisant les serveurs contenant les résultats.

Des officiers de l’armée ont pris le pouvoir le 26 novembre, un jour avant l’annonce des résultats préliminaires des élections très disputées, tandis que plusieurs bâtiments, y compris le siège de la commission électorale, ont été attaqués lors du coup d’État.

Idrissa Galo, un responsable senior de la commission, a déclaré dans un communiqué mardi: “Nous n’avons plus les conditions matérielles et logistiques pour poursuivre le processus électoral”, ajoutant que les ordinateurs de tous les 45 employés de la commission avaient été saisis et que les procès-verbaux de dépouillement de toutes les régions avaient été pris, et que le serveur contenant les résultats avait été détruit.

Il a confirmé qu’il était “impossible de poursuivre le processus électoral sans les procès-verbaux des régions”.

Le général Horta Inta a prêté serment en tant que nouveau président de transition le 27 novembre, mettant ainsi un terme au processus électoral.

Depuis lors, l’armée a renforcé les restrictions, interdisant les manifestations et les grèves. Inta a promis une période de transition d’un an et a annoncé samedi dernier la formation d’un gouvernement de 28 membres, dont la plupart sont des alliés du président déchu.

Élections contestées

Le coup d’État est survenu trois jours après les élections présidentielles, alors que le président sortant Umaro Sissoco Embaló et le candidat d’opposition Fernando Dias da Costa avaient tous deux déclaré la victoire avant l’annonce des résultats préliminaires, et aucun résultat n’a été publié depuis lors.

Lors de la prise de pouvoir, Embaló a déclaré à des médias français par téléphone qu’il avait été renversé et arrêté, et qu’il avait ensuite fui vers la capitale de la République du Congo, Brazzaville.

Pour sa part, le Nigeria a annoncé que son président Bola Tinubu avait accepté de fournir une protection à Da Costa en raison d’une “menace imminente pour sa vie”.

Le Parti de l’indépendance africaine de la Guinée et du Cap-Vert, l’un des principaux partis politiques du pays, a été empêché de présenter un candidat aux élections, une décision que des organisations de défense des droits ont dénoncée comme faisant partie d’une campagne plus large de répression de l’opposition.

Les nouvelles autorités militaires en Guinée-Bissau font face à une pression croissante de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour rétablir l’ordre constitutionnel et permettre la reprise du processus électoral.

Une délégation de haut niveau de la CEDEAO, dirigée par son président actuel et président de la Sierra Leone, Julius Maada Bio, a rencontré les dirigeants militaires et les responsables de la commission à Bissau lundi, appelant à “un rétablissement complet de l’ordre constitutionnel”.

Les dirigeants de la CEDEAO doivent se réunir le 14 décembre pour discuter de la crise, après avoir menacé d’imposer des sanctions à ceux qui compromettent le processus démocratique.

La Guinée-Bissau a une histoire marquée par des coups d’État et des instabilités politiques. Depuis son indépendance en 1973, le pays a connu plusieurs changements de régime, souvent par la force. Les élections récentes, tenues le 23 novembre, étaient censées marquer un tournant vers la stabilité, mais le coup d’État du 26 novembre a ravivé des tensions anciennes, mettant en péril les espoirs de démocratie durable.

La situation actuelle est exacerbée par la réaction de la communauté internationale, notamment de la CEDEAO, qui a exprimé des préoccupations concernant la légitimité du nouveau gouvernement militaire.

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