CE Qu’Il Faut Savoir
Une force conjointe a été établie entre l’armée de Khalifa Hafter en Libye et l’armée tchadienne, dirigée par Saddam Hafter. Cette initiative vise à renforcer la sécurité à la frontière entre les deux pays face à la montée des mouvements rebelles tchadiens et aux conséquences de la guerre au Soudan.
Africa. Selon le magazine Jeune Afrique, des médias proches de la famille fondée par le général à la retraite Khalifa Hafter ont rapporté qu’une force conjointe a été créée fin octobre entre la “direction générale” de l’armée de Hafter et l’armée tchadienne, sous le commandement de Saddam Hafter, vice-commandant de l’armée de Hafter.
Cette initiative intervient à un moment où les mouvements des rebelles tchadiens se multiplient à la frontière entre les deux pays, et où les conséquences de la guerre au Soudan suscitent des inquiétudes quant à la stabilité de la région.
L’annonce s’inscrit dans un contexte de changements majeurs au sein de la structure de commandement militaire du pouvoir contrôlant l’est de la Libye, suite à la nomination du général Ahmed Dersi en tant que chef d’état-major des forces terrestres, remplaçant le fils de Hafter, Saddam, qui a été promu au poste de vice-commandant général.
L’ascension de Saddam Hafter, le fils désigné par son père Khalifa Hafter, coïncide avec une volonté croissante d’étendre l’influence dans la région. Le général Dersi devra naviguer dans des équilibres très fragiles à la frontière entre la Libye et le Tchad, notamment en ce qui concerne les tribus Toubou.
Ce général, proche de Khalid Hafter et bénéficiant d’une large influence dans la région frontalière, devra rester vigilant face à la guerre au Soudan qui menace d’étendre ses effets à la région. Le président tchadien Mahamat Idriss Déby a salué cette coopération, bien qu’elle ne bénéficie pas d’un consensus interne.
L’annonce de la création de cette force conjointe entre les deux pays intervient dans un contexte régional tendu, alors que les mouvements rebelles tchadiens, qui se réfugient dans des zones frontalières, cherchent à unifier leurs rangs, et que la guerre au Soudan menace de s’étendre dans la région.
Le magazine a rapporté, selon des sources à Benghazi, que Saddam Hafter a demandé à l’administration des gardes-frontières chargée des patrouilles du désert de commencer à mener des opérations sur le terrain dans le cadre de la nouvelle force conjointe. La branche de l’information militaire affiliée au camp de Hafter a également confirmé que cette force vise à soutenir la coopération sécuritaire entre la Libye et le Tchad et à renforcer les efforts pour lutter contre “les bandes et les voleurs ainsi que les réseaux de contrebande.”
La Libye a connu une instabilité politique et militaire depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Les rivalités entre différentes factions ont conduit à la création de plusieurs armées et milices, dont celle de Khalifa Hafter, qui cherche à étendre son influence dans l’est du pays. Le Tchad, quant à lui, a également été affecté par des conflits internes et des mouvements rebelles, ce qui rend cette coopération militaire cruciale pour la sécurité régionale.
La situation à la frontière entre la Libye et le Tchad est particulièrement tendue, avec des groupes armés opérant des deux côtés.
