CE Qu’Il Faut Savoir
Les dirigeants du Sahel, lors d’un sommet à Bamako, ont exprimé leur détermination à éradiquer le terrorisme sous toutes ses formes. Ils ont dénoncé les tentatives de déstabilisation par des groupes armés soutenus par des puissances étrangères, tout en affirmant leur volonté de renforcer la coopération entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso pour faire face aux menaces sécuritaires croissantes.
Africa. Les dirigeants du Sahel ont exprimé leur détermination à éradiquer le terrorisme sous toutes ses formes lors d’un sommet à Bamako. Ils ont condamné les tentatives de déstabilisation de la région par des “terroristes soutenus par des pays étrangers, y compris des pays de la région”.
Le communiqué final du sommet a souligné la volonté des pays participants, à savoir le Mali, le Niger et le Burkina Faso, de lutter contre ce qu’ils appellent le terrorisme sous toutes ses formes dans la région. Ils ont également dénoncé le terrorisme économique et médiatique, ainsi que les campagnes de désinformation et l’exploitation de la justice internationale pour s’approprier les ressources de ces pays.
Bamako a accueilli la deuxième session du sommet du Sahel, qui a examiné les défis sécuritaires auxquels ces pays sont confrontés en raison de l’expansion continue des activités des groupes armés liés à Al-Qaïda et à l’État islamique.
Le président malien et chef de la transition, le général Assimi Goïta, a déclaré lors de l’ouverture du sommet que la coopération entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso avait permis d’éliminer un grand nombre de membres des groupes terroristes.
De son côté, le président du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, a affirmé la détermination du partenariat à contrer ce qu’il a qualifié de tentatives des puissances impérialistes de soumettre les Africains. Le président du Niger, le général Abdourahamane Tiani, a déclaré que le partenariat du Sahel assurerait la sécurité sans la présence de forces étrangères sur son territoire.
Le partenariat du Sahel a vu le jour dans un contexte d’instabilité croissante et de pressions régionales et occidentales, suite à une série de coups d’État militaires dans ces pays, le dernier en date étant celui du Niger à la mi-2023. Après que la CEDEAO a menacé d’intervention militaire pour faire face à ce dernier coup d’État, les contours du partenariat ont commencé à se dessiner, avec un renforcement de la coopération entre ces pays et un retrait ultérieur de l’organisation.
Les pays du Sahel cherchent à se désengager militairement de la France et à renforcer leurs alliances avec d’autres partenaires comme la Russie, la Turquie et la Chine, des partenariats qui, selon eux, leur fournissent le matériel et la formation militaire nécessaires.
Défis existentiels
Selon l’analyste politique Bandougou Dante, les pays du Sahel font face à des défis existentiels, avec de nombreuses guerres, des meurtres et des problèmes économiques. Il souligne que “l’échec n’est pas une option”, et face à ces défis, ces pays doivent réussir ou disparaître.
Un rapport indique que les attaques menées par des groupes armés, y compris ceux liés à Al-Qaïda et à l’État islamique, ont conduit à la perte de contrôle de vastes zones par l’État, comme c’est le cas dans la région de Liptako Gourma, à la frontière entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso.
Les troubles sécuritaires dans le nord et le centre du Mali ont également eu des répercussions sur la capitale Bamako et sur la vie quotidienne, notamment en raison des attaques de groupes armés liés à Al-Qaïda qui ont entravé l’approvisionnement de ce pays enclavé depuis les ports de Dakar et d’Abidjan, comme l’indique un rapport.
Chaîne “Alliance du Sahel”
La sommet a vu le lancement du siège de la chaîne télévisée officielle de l’alliance, qui commencera à diffuser prochainement sous le nom “AES TV”. Cette initiative vise à créer une plateforme médiatique unifiée qui transmet le discours officiel de l’alliance et suit les évolutions régionales et internationales.
Le président malien Assimi Goïta a affirmé que cette chaîne contribuera à coordonner les positions et les visions communes, y compris le vote au sein des institutions régionales et internationales, en soulignant que tout soutien à d’autres pays se fera dans le cadre de l’alliance et sur la base de consultations collectives.
Le lancement de la chaîne s’inscrit dans ce que les autorités ont qualifié de “bataille de l’information”, complétant le système médiatique qui comprend également la radio “Dandi Liptako” à Ouagadougou, et affirmant la volonté de l’alliance de consolider son indépendance médiatique.
Banc d’investissement et de développement de l’alliance
En plus de l’initiative médiatique, les dirigeants ont annoncé la création d’un banc d’investissement et de développement de l’alliance avec un capital initial de 500 milliards de francs CFA (environ 900 millions de dollars).
Le lancement officiel de la banque est prévu pour l’année prochaine, et elle sera dédiée au financement de projets d’infrastructure et de projets stratégiques dans les trois pays.
Cette institution financière est considérée comme une étape essentielle vers le renforcement de la souveraineté économique et la réduction de la dépendance au financement extérieur, alors que les pays de l’alliance cherchent à établir des outils financiers communs qui servent leurs intérêts et soutiennent leur indépendance face aux pressions internationales.
Rencontre avec les cadres nationaux
À la fin du sommet, les dirigeants ont tenu une rencontre avec les cadres des trois pays, où ils ont reconnu que “tout n’est pas parfait et que les progrès ne peuvent pas se faire à la vitesse souhaitée”, mais ils ont insisté sur le fait que l’alliance “évoluera”.
Le président du Burkina Faso a affirmé que l’alliance continuera son chemin vers la victoire contre le terrorisme et la réalisation du développement, en déclarant: “Nous vaincrons le terrorisme, nous évoluerons et nous prouverons notre valeur. Patrie ou mort, nous vaincrons !”.
Délits stratégiques
Ces initiatives confirment la détermination des pays de l’alliance à construire des institutions communes qui servent leurs intérêts et soutiennent leur indépendance médiatique, économique et politique.
Elles représentent également une partie de la reconfiguration des rapports de force dans la région du Sahel, face aux défis régionaux et internationaux.
À travers ces étapes, l’alliance cherche à affirmer sa souveraineté et à renforcer sa présence en tant qu’acteur régional indépendant, capable de faire face aux pressions extérieures et de développer ses outils médiatiques et financiers pour servir ses intérêts stratégiques.
Le Sahel est confronté à une montée des violences et des instabilités politiques, exacerbées par des coups d’État récents dans la région. Les pays du Sahel, notamment le Mali, le Niger et le Burkina Faso, ont formé un partenariat pour faire face à la menace terroriste croissante, notamment celle des groupes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Ce contexte a conduit à un retrait progressif des forces françaises et à un rapprochement avec d’autres partenaires internationaux tels que la Russie et la Turquie.





