Africa. La Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) a annoncé que les Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe armé affilié à l’organisation État islamique, ont tué 89 civils en une semaine dans une série d’attaques dans le territoire de Lubero, à l’est du pays.
Un cycle de violence sanglant
Dans un communiqué, la Monusco a qualifié ces attaques de « particulièrement meurtrières », précisant qu’elles ont été menées entre le 13 et le 19 novembre dans plusieurs localités du territoire de Lubero, au nord de la province du Nord-Kivu.
Les assaillants ont ciblé notamment les zones de Babiri et la localité de Baswaja, faisant au moins 20 femmes et un nombre indéterminé d’enfants parmi les victimes.
L’un des assauts les plus violents a visé un centre de santé catholique à Byambwe, où 17 civils ont été tués, dont des femmes, et quatre pavillons abritant des malades ont été incendiés.
La mission onusienne a également signalé des cas d’enlèvements et de pillages d’équipements médicaux.
Appel à des enquêtes indépendantes
La Monusco a exhorté les autorités de Kinshasa à ouvrir sans délai une enquête indépendante afin d’identifier les auteurs de ces massacres et leurs complices, et à les traduire en justice.
En juillet dernier, les ADF avaient déjà attaqué une église catholique à Komanda, dans la province de l’Ituri, tuant 38 personnes, selon les autorités locales.
Un conflit enraciné
Depuis 2019, l’État islamique revendique plusieurs attaques des ADF, qu’il considère comme la branche régionale « État islamique – Province d’Afrique centrale ».
À l’origine, les ADF étaient une rébellion ougandaise, mais elles se sont repliées dans les forêts congolaises à la fin des années 1990, où elles mènent depuis des raids meurtriers contre les civils.
La RDC demeure en proie à des conflits armés récurrents, notamment dans sa partie orientale, où la rébellion du M23 contrôle encore plusieurs zones stratégiques.
Le week-end dernier, un accord de paix a été signé à Doha entre le gouvernement congolais et le M23, présenté comme une occasion historique pour mettre fin à des décennies de guerre dans l’est du pays.





