CE Qu’Il Faut Savoir
La capitale de la Guinée-Bissau, Bissau, retrouve progressivement une vie normale après un coup d’État militaire. Les autorités militaires ont nommé un général à la tête d’une transition d’un an, tandis que les commerces et la circulation reprennent. Cependant, des tensions politiques persistent avec des accusations d’élections contestées.
Africa. La capitale Bissau a retrouvé certains aspects de la vie normale avec la diminution de la présence militaire et le retour de la circulation et des activités commerciales, suite à l’annonce du conseil militaire qui a pris le pouvoir, désignant un général à la tête d’une transition censée durer un an.
Des rapports médiatiques indiquent la reprise de la circulation automobile et le retour à la normale des piétons, tandis que les magasins, restaurants et petites entreprises ont rouvert leurs portes avec une réduction des mesures de sécurité et de la présence militaire dans la capitale.
Mercredi, l’armée a annoncé le renversement du président Umaro Sissoco Embaló et la prise de contrôle totale du pays, en plus de suspendre le processus électoral présidentiel et législatif qui s’est tenu le 23 novembre et dont les résultats n’ont pas encore été annoncés.
Le lendemain, les chefs du coup d’État ont nommé le chef d’état-major des forces terrestres, le général Horta N’Tam, à la tête de la haute commandement militaire, chargé de rétablir l’ordre et de sécuriser la transition politique. N’Tam a émis, ce vendredi, un décret nommant l’ancien ministre des Finances, Elídio Vieira Té, comme Premier ministre et ministre des Finances.
L’armée a levé, hier jeudi, le couvre-feu nocturne imposé la veille et a annoncé la réouverture de tous les points frontaliers fermés depuis mercredi après-midi, en plus d’émettre des ordres pour la réouverture immédiate des écoles, marchés et établissements privés, une mesure qui reflète une relative stabilité malgré le coup d’État.
Jeudi soir, le président sortant Embaló est arrivé au Sénégal à bord d’un avion militaire affrété par le gouvernement sénégalais, après avoir été introuvable depuis l’annonce du coup d’État.
Embaló a déclaré à des médias français qu’il avait été arrêté par des soldats près du palais présidentiel au milieu des tirs.
En revanche, le leader de l’opposition, Fernando Dias, a confirmé, hier jeudi, sa victoire lors des dernières élections présidentielles, accusant Embaló d’avoir “manigancé le coup d’État” pour éviter d’annoncer sa défaite.
Ce coup d’État est le dernier épisode d’une série de coups d’État qui ont secoué la région de l’Afrique de l’Ouest, où la démocratie fait face à des défis croissants en raison d’élections contestées, ce qui, selon les analystes, pourrait encourager l’intervention des armées dans la politique.
Plusieurs organisations internationales et africaines ont condamné le coup d’État, y compris l’Union africaine, tandis que les Nations unies ont déclaré suivre la situation en Guinée-Bissau “avec une grande inquiétude.”
La Guinée-Bissau a connu plusieurs coups d’État depuis son indépendance en 1973, ce qui a souvent perturbé son développement politique et économique. Les coups d’État dans cette région de l’Afrique de l’Ouest sont souvent liés à des élections contestées et à des tensions politiques, ce qui soulève des inquiétudes quant à la stabilité démocratique.
La situation actuelle s’inscrit dans un contexte plus large de défis démocratiques en Afrique de l’Ouest, où plusieurs pays ont récemment connu des troubles similaires. Les réactions internationales, notamment de l’Union africaine et des Nations unies, soulignent l’importance d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel et d’un dialogue politique.





