Africa-Press – Benin. Dans une interview accordée à Bip Radio ce dimanche 20 juillet 2025, Ganiou Soglo, fils de l’ancien président Nicéphore Soglo, a exprimé sa volonté de faire renaître le parti La Renaissance du Bénin (RB), autrefois fondé par sa mère, Rosine Vieira Soglo. Ce projet, nourri par un devoir familial et une vision politique, reste pour l’instant embryonnaire mais symbolique.
L’ancien ministre des Sports Ganiou Soglo a révélé qu’avant de tirer sa révérence, sa mère, Rosine Vieira Soglo, lui avait confié une double mission qui est de veiller sur son père, l’ex-président Nicéphore Soglo, et relancer la Renaissance du Bénin, parti politique fondé en 1992. Un legs moral que le benjamin de la dynastie Soglo entend honorer, malgré les obstacles juridiques et politiques.
Pour Ganiou Soglo, cette résurrection n’est pas qu’une affaire de procédures administratives. « La Renaissance du Bénin, c’est une âme, une vision, un projet qui a touché des millions de Béninois », a-t-il soutenu. Le parti, profondément lié à la famille Soglo, a longtemps incarné un courant politique marqué par le réformisme et la mémoire du renouveau démocratique post-1990. Sa mère, disparue, et son père, retiré, ont porté ce flambeau. Lui veut en raviver la flamme.
« Ce n’est pas une course de vitesse, c’est une course de fond. La problématique que vous venez de soulever, elle est là, mais bon, moi ce n’est pas… Comme je vous l’ai dit, je ne suis pas dans une course de vitesse ».
Une renaissance face à l’histoire et à la légalité
L’enthousiasme affiché par Ganiou Soglo ne masque toutefois pas la complexité du processus. Officiellement, le parti RB a connu en 2017 une scission majeure, son président de l’époque, Léhady Soglo, a été exclu, et un congrès a intronisé Abraham Zinzindohoué comme premier président non issu de la famille Soglo. Cette transition a marqué une rupture historique, et pour certains, une fin de cycle.
De plus, dans le contexte politique actuel, relancer le parti tel qu’il existait auparavant ne va pas de soi. « Des hommes pondent des lois, d’autres peuvent les défaire », a répondu Ganiou Soglo à ceux qui évoquent l’irrémédiabilité juridique de la disparition du parti.
Ce retour vers la base populaire, évoqué par l’ancien ministre, marque le début d’une longue marche. Il insiste sur une démarche graduelle, fondée d’abord sur le « constat » de l’attachement toujours vivant des populations à l’idéologie des Wézéwé, surnom affectueux des Soglo. « Ce n’est pas pour demain, ni pour après-demain, mais c’est une dynamique enclenchée », affirme-t-il.
« Et je crois que, même si nous avons des stratégies pour y arriver, vous conviendrez avec moi que ce n’est ni le lieu de pouvoir en discuter. Je ferai tout pour… ça va prendre le temps, mais on y arrivera. Mais en l’état actuel des textes, certains vous diraient que ce n’est pas évident, parce que la RB a fusionné entre Griff avec un parti qui existe actuellement ».
Ce projet, bien que flou dans ses contours administratifs et politiques, semble être aussi un acte de fidélité filiale. Pour Ganiou Soglo, ressusciter la Renaissance du Bénin, c’est aussi faire vivre les valeurs de solidarité, de courage et de développement social prônées par ses parents. Il refuse toutefois de dévoiler ses stratégies. « Ce n’est ni le lieu, ni le moment », a-t-il lâché.
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