Africa-Press – Benin. Dans un entretien exclusif accordé à Bip Radio ce dimanche 20 juillet 2025, Ganiou Soglo, ancien ministre béninois des Sports et fils du président Nicéphore Soglo, s’est exprimé sans détour sur ses rapports avec l’actuel chef de l’État, le président Patrice Talon.
Invité de Bip Radio, Ganiou Soglo a laissé tomber le vernis diplomatique. Interrogé sur ses rapports avec le président Patrice Talon, l’ancien ministre des Sports a coupé court à toute spéculation: « Non, pas du tout », a-t-il réagi, balayant l’idée d’une relation spéciale avec le chef de l’État.
Le dernier échange entre les deux hommes remonte, selon ses dires, à 2016. Depuis, silence radio. « Il n’a pas besoin de me parler, et moi non plus », a-t-il lâché, visiblement détaché.
Cette distance assumée semble relever d’un principe personnel de Ganiou Soglo qui semble ne pas forcer les contacts politiques. À la question de savoir s’il adresse ses propositions ou critiques directement au président, il répond avec une clarté cinglante: « Non. Ce n’est pas la peine. » Pour lui, le président a d’autres priorités que de consulter Ganiou Soglo. Et lui-même ne cherche pas à se rendre indispensable.
« Je veux dire, il gère notre pays. Il a autre chose à faire que d’appeler Ganiou Soglo pour lui parler. Écoutez, je ne cours après personne »
Ganiou Soglo entre indépendance et désengagement?
L’ancien ministre n’a pas manqué de convoquer son héritage politique pour appuyer son point de vue. « Mon père a été chef de l’État. Il y a des gens, ça vous fait peut-être sourire, mais le pouvoir est indépendant », rappelle-t-il. D’après luio, durant le mandat de son père, Nicéphore Soglo, premier président de l’ère démocratique béninoise, il dit n’avoir mis les pieds à la présidence que deux fois, sans jamais l’avoir accompagné en visite officielle.
Loin des jeux d’influence ou des querelles de pouvoir, Ganiou Soglo semble s’inscrire dans une posture de retrait revendiqué. S’il reconnaît que le dialogue peut avoir lieu « si ça doit être le cas », il insiste sur le fait que cela ne dépend ni de lui ni d’une quelconque volonté de rapprochement forcé. « Si ce n’est pas le cas, ce n’est pas le cas », conclut-il sobrement.
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