Richard Tiéné : « Ce film sur Sankara, c’est toute ma vie »

Richard Tiéné : « Ce film sur Sankara, c’est toute ma vie »
Richard Tiéné : « Ce film sur Sankara, c’est toute ma vie »

Africa-PressBurkina Faso. À environ trois semaines du clap d’ouverture de la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), Richard Tiéné, journaliste, réalisateur et producteur de 44 ans, donne les derniers coups de ciseaux à son biopic consacré au « Che » africain. Intitulé « Thomas Sankara, l’humain », ce documentaire a été sélectionné dans la nouvelle catégorie Section Burkina. Elle récompense des œuvres « représentatives du paysage cinématographique burkinabè ».

Résultant de sept ans de travail et autoproduit, ce film 100 % made in Burkina Faso nous transporte des routes cabossées menant au village natal du révolutionnaire burkinabè jusqu’aux recoins glauques et froids – filmés en noir et blanc – du bâtiment où il fut exécuté avec douze de ses compagnons à Ouagadougou le 15 octobre 1987. Une version « grand format » de 2 h 30 avait été présentée au public burkinabé en octobre 2020. Cette nouvelle mouture de 80 minutes en est à la fois un condensé, et pourrait constituer le « teaser » d’un projet de série d’une dizaine d’épisodes de 26 minutes.

La matière est là. Richard Tiéné exhume et accumule depuis des années des archives, publiques et privées, sur Thomas Sankara. Il a rencontré ses compagnons de route, sa famille, des acteurs politiques ou diplomatiques, et aussi des contempteurs de la révolution. Ni une hagiographie ni un dénigrement de cette icône qui « fascine » le réalisateur depuis l’enfance, le documentaire Thomas Sankara, l’humain entend poser un regard équilibré sur ce héros national. Le Point Afrique l’a rencontré dans les locaux de sa société de production audiovisuelle, Gcom.

Le Point Afrique :

Vous aviez 10 ans lorsque Thomas Sankara est arrivé au pouvoir. Quels souvenirs avez-vous gardés de la période révolutionnaire ?

Richard Tiéné :

Je suis arrivé au Burkina Faso deux ans après son assassinat survenu le 15 octobre 1987. Pendant la révolution, j’étais en Côte d’Ivoire, à l’école primaire. Mais déjà enfant, j’étais subjugué. Je voyais ce Monsieur en treillis, poing levé. Avec des camarades de classe burkinabè, on disait : « Notre président est plus jeune et plus beau que le président ivoirien Houphouët-Boigny » (rires). Et puis j’entendais parler des trois luttes, contre la coupe du bois, la divagation des animaux, les feux de brousse. C’était nouveau. J’ai eu envie de comprendre. Ma mère tenait une mercerie et m’envoyait acheter des journaux pour emballer les articles de couture. Je dévorais les articles qui parlaient de lui dans la presse ivoirienne, et chacune de ses interviews.

Arrivé au Burkina Faso, j’ai vécu un bout de la « rectification » engagée par Blaise Compaoré. Durant mon année de cm2, j’ai fait partie des derniers pionniers de la révolution. On portait encore l’écharpe, le foulard et le béret, juste avant que ces symboles ne disparaissent. J’étais délégué de classe et quand un invité se présentait, le délégué tapait du poing sur la table. Toute la classe se mettait debout et déclamait : « Pionnier ! Oser, lutter, savoir, vaincre, vivre en révolutionnaire, mourir en révolutionnaire, les armes à la main ! La patrie ou la mort, nous vaincrons ! » L’invité répondait « Merci camarade », puis on s’asseyait.

Dans mon village, en tant que pionniers, on avait aussi animé la première édition du festival des masques traditionnels de Pouni. J’aimais cet esprit, mais il n’a pas soufflé très longtemps à travers le pays. Quand je suis entré au collège, en 1990, on ne parlait plus de révolution, c’était fini.

Certaines actions nées durant la révolution perduraient-elles néanmoins ?

Oui, comme la plantation d’arbres. Pendant la révolution, le programme « un village, un bosquet » avait été mis en œuvre, avec le slogan « 8 000 villages, 8 000 forêts ». Les gens continuent aujourd’hui de planter des arbres, c’est un héritage de la révolution. Je me souviens qu’à l’école, on avait aussi des jardins éducatifs. On devait semer, arroser et récolter des produits, comme du chou, des tomates, qu’on retrouvait dans nos repas.

Comment l’idée de ce film a-t-elle germé ?

Ce film sur Sankara, c’est toute ma vie. Au collège, j’ai commencé à lire tout ce qui était disponible sur Thomas Sankara. J’étais fasciné. Chaque 15 octobre, je me rendais au cimetière de Dagnoën, où il était censé être enterré. Les sankaristes et les proches des victimes de l’assassinat de 1987 s’y retrouvaient. Et puis, en 1998, le journaliste Norbert Zongo a été à son tour assassiné. On a dit que c’était le crime de trop. J’étais en terminale à l’époque, et ça m’a beaucoup marqué, car j’aimais ses enquêtes, ses éditos, son style cru. Peu après, je me suis orienté vers le journalisme. Et j’ai toujours gardé à l’esprit ce que Thomas Sankara disait sur ce métier, qu’il fallait dénoncer et dire, au service du peuple, ne pas rester muet, ne pas se laisser corrompre. Et puis je lui ai consacré de nombreux sujets pour la radio. Sankara a toujours été présent dans mon parcours.

Ce film, c’est toute ma vie, aussi car j’ai mis du temps pour le boucler – plus de sept ans ! –, et parce que la réalisation est rythmée d’ingrédients dont je suis fan. Le slam, le rap, la danse contemporaine…

La narration est en effet entrecoupée d’extraits d’un spectacle de danse qui met en scène cinq officiers en treillis et rangers…

Oui, je ne voulais pas me cantonner à dérouler des témoignages sur Sankara. Une création de danse contemporaine a donc été conçue pour ce film. La bande-son est un slam de l’artiste Nathanael Minougou. Il retrace la vie du révolutionnaire, du premier cri du nourrisson jusqu’au dernier souffle du capitaine, avec en toile de fond une certaine tension, et une métaphore sur le poisson capitaine en eaux troubles, confronté aux prédateurs.

Sur la base de ce slam, les danseurs du Centre de développement chorégraphique La Termitière (CDC) ont élaboré une chorégraphie. Les répétitions et la captation vidéo du spectacle ont été organisées dans nos locaux. On a créé une ambiance très obscure, avec des fumigènes, et c’est le réalisateur de vidéo-clips Raywox Mensa qui l’a restituée. Les chants et la musique qui composent la bande-son du film sont quant à eux signés Mai Lengani, Nael Melerd, Ro Bayala et Asley.

Un film 100 % burkinabè, fidèle à la doctrine révolutionnaire du « produire et consommer burkinabè » ?

Oui, et c’est un documentaire entièrement autoproduit, sur fonds propres. D’où le temps passé ! Chemin faisant, je me suis demandé combien de Burkinabè avaient réalisé des films sur Thomas Sankara. J’ai constaté que la filmographie existante se composait essentiellement de documentaires produits à l’extérieur. Peut-être parce que les réalisateurs burkinabè avaient peur d’aborder ce sujet sous le régime de Blaise Compaoré. Personnellement, j’ai eu la chance de terminer ce film alors qu’il n’était plus au pouvoir. N’oublions pas que les établissements publics baptisés « Thomas Sankara » sont récents au Burkina Faso.

Quelle est l’intention de ce film ?

Il s’intitule Thomas Sankara, l’humain. « Humain », cela signifie à mes yeux « affable », « disponible », « accessible », mais aussi « faillible ». Il a commis des erreurs, et je ne voulais pas occulter cet aspect-là. Les documentaires existants, de très bonne facture, n’abordent guère les limites de la révolution, voire ses dérives. Sankara y est plutôt mythifié. Alors que certains accordent beaucoup d’importance à des personnages tels que Chantal Compaoré (épouse franco-ivoirienne de Blaise Compaoré, NDLR), ils font par ailleurs l’économie d’acteurs phares de la période révolutionnaire. Comme le leader politique Soumane Touré (fervent opposant à Thomas Sankara, emprisonné sous la révolution, NDLR) ou Béatrice Damiba, qui fut haut-commissaire et ministre de l’Environnement sous la révolution, puis ministre de l’Information et présidente du Conseil supérieur de la communication sous la présidence de Blaise Compaoré. Ce sont des voix plus critiques de la révolution. J’ai dû les tanner durant des années pour les convaincre de témoigner. Selon eux, à chaque fois qu’ils avaient accepté, leurs propos n’avaient pas été gardés au montage. Des fanatiques de Sankara m’ont reproché d’avoir donné la parole à Soumane Touré, en me disant que c’était « un vieux fou ». Mais j’ai recoupé les chiffres, les dates, et ce qu’il a dit m’a paru pertinent. Selon moi, il est comptable de l’histoire politique de notre pays.

Il s’agit donc d’un film de plus sur Sankara, mais pas d’un film de trop.

Soumane Touré dénonce notamment dans ce film les Comités de défense de la révolution (CDR), qu’il accuse d’avoir « cassé la mobilisation du début », et reproche au Conseil national de la révolution de ne « jamais » avoir souhaité discuter avec les travailleurs…

Soumane Touré, qui est décédé cette année au mois de mars, critique les abus de membres zélés des CDR, qui profitaient du couvre-feu pour outrepasser leurs droits, se croyant tout permis. Thomas Sankara lui-même a reconnu certaines dérives des CDR. De nombreux civils se sont mobilisés pour que la révolution voie le jour, et imaginaient que Sankara leur remettrait ensuite le pouvoir. Soumane Touré, longtemps engagé dans la lutte syndicale, puis politique, fait partie de ceux-là. Mais Sankara est resté arc-bouté sur les chantiers à accomplir, fustigeant les privilèges des fonctionnaires, cette minorité qui buvait du champagne quand une majorité avait besoin d’eau, selon lui. Il entendait donc poursuivre les sacrifices jusqu’à ce que les masses bénéficient des changements.

Avez-vous approché Blaise Compaoré pour les besoins de ce film ?

Nous avons vu des intermédiaires qui nous ont promis une interview, mais ça n’a rien donné. Personnellement, j’ai lancé une bouteille à la mer lors d’un passage sur la chaîne burkinabè 3TV au mois d’août, mais je n’ai pas eu de retour.

Blaise Compaoré n’a jamais été très loquace sur cette période.

Il est même très peu loquace dans les archives que vous avez recueillies – sur la période révolutionnaire. On le voit souvent à l’image, mais on ne l’entend quasiment pas.

Oui, il s’exprime rarement. Des quatre mousquetaires de la révolution, il était le moins disert. Tout juste l’entend-on remercier dans une archive des Comités de défense de la révolution pour leur « promptitude à combattre les valets locaux de l’impérialisme ». Mais il ne semble pas à l’aise dans cet exercice.

Votre film contient de nombreuses images d’archives. D’où viennent-elles, et les avez-vous obtenues facilement ?

La majorité des images d’archives appartiennent à la télévision publique burkinabè, et nous pouvons les utiliser librement. Nous avons aussi pu récupérer des discours de Thomas Sankara conservés à Alger à l’issue de ses visites dans ce pays, en nous adressant au ministère algérien des Affaires étrangères. Nous avons également obtenu des archives libres de droits sur la plateforme de l’INA (Institut national de l’audiovisuel). Enfin, nous avons payé des archives, sonores ou audiovisuelles, à des particuliers au Burkina Faso.

On aurait pu faire un film extraordinaire si nos archives nationales avaient été bien conservées. Malheureusement, certaines ont disparu. Nous n’avons rien, par exemple, sur les interventions de Blaise Compaoré au cours de la période qui a suivi la mort de Thomas Sankara. Il manque aussi de nombreuses images sur la politique extérieure de Thomas Sankara, qu’il s’agisse de ses déplacements à l’étranger ou des visites à Ouagadougou de chefs d’État étrangers. Pourtant, ces séquences étaient diffusées dans les journaux télévisés de l’époque.

Pour quelles raisons, selon vous ?

On nous a dit que c’était dû dans certains cas à des difficultés de conservation des cassettes VHS, exposées aux intempéries. Y a-t-il eu par ailleurs des intentions de faire disparaître certaines traces ? On ne sait pas. Il n’empêche que Thomas Sankara est le chef d’État burkinabè sur lequel nous avons le plus d’archives.

Et quelles archives ! On est évidemment happé par l’orateur Sankara, sa faconde, son charisme et son sens de la formule. On est à la fin des années 1980 et c’est déjà un professionnel de la communication…

Sankara était un très bon communicant qui accaparait la scène médiatique. C’était une qualité innée chez lui. Tout comme son esprit rebelle, ancré dès l’enfance. Il n’est encore qu’un petit garçon quand il remplace avec ses camarades le drapeau français de son école par le drapeau burkinabè.

Dans une archive du Sommet franco-africain de Vittel d’octobre 1983, il parle de l’importance de produire et de consommer local. Il prend comme exemple les tenues en danfani – un coton produit au Burkina Faso – portées par la délégation burkinabè, et raille ses pairs africains en arguant qu’aucun officiel burkinabè n’arbore « de cravates venues de Londres » ou de « costumes venus de Paris ». On voit les regards noirs, gênés ou circonspects de certains d’entre eux…

La communication était, certes, un de ses talents, mais quel était le revers de la médaille ?

Il avait en effet un franc-parler qui tranchait avec la langue de bois habituelle, et il faisait passer des messages en maniant l’ironie. Avec un sourire taquin, une sérénité déconcertante, qui ne plaisaient pas forcément à tout le monde. Mais cette aisance à communiquer exprimait aussi la naïveté d’une antilope défiant les lions dans la savane. Certains l’ont taxé d’« impertinent », d’« insolent ». Le diplomate burkinabè Mélégué Traoré estime, lui, que Sankara allait parfois trop loin, par exemple quand il déclarait : « Le peuple malien a besoin d’une révolution. » C’était en quelque sorte un appel à la désobéissance civile au Mali !

Ses discours, comme ses actes, remettaient aussi en cause des pratiques existantes. Son frère Valentin raconte par exemple que lorsque sa Renault 5 (véhicule de fonction du gouvernement sous la révolution, NDLR) a commencé à être usée, ça a été tout un dilemme. Fallait-il la revendre ? Acheter un véhicule neuf en puisant dans les caisses de l’État, alors que cet argent aurait pu être mieux investi ailleurs ? Il a opté pour l’achat d’un véhicule d’occasion en France. Mais certains de ses collaborateurs tombaient des nues, et se disaient qu’en tant que président du Burkina Faso, il aurait tout de même pu s’offrir un véhicule neuf. Ce n’était pas toujours bien compris, au Burkina Faso comme en Afrique. Un officier haut gradé est censé vivre dans un certain luxe.

En revanche, sa façon de communiquer répondait aussi à ce que la jeunesse africaine avait besoin d’entendre, de voir. Un président hors du commun, parlant à tout le monde de manière égale, sans détour. Il était proche des jeunes, du monde paysan, foncièrement engagé aux côtés des femmes. Et il mettait en pratique tout ce qu’il disait. Il vivait ses discours, il donnait l’exemple, sans démagogie. Thomas Sankara était le premier à accepter les sacrifices qu’il imposait, qu’il s’agisse de la réduction des salaires des fonctionnaires, de l’utilisation raisonnable des biens de l’État, ou de tendre à un exercice du pouvoir peu budgétivore. Cette application à la lettre des principes de la révolution faisait sa force auprès de la jeunesse.

L’universitaire Serge Théophile Balima rappelle dans votre film qu’il écrivait ses discours lui-même, car « aucun conseiller n’avait pu le satisfaire ». On apprend aussi que lors de la visite de François Mitterrand à Ouagadougou en novembre 1987, sept projets de discours lui ont été soumis. Mais il a finalement préféré improviser face au président français. Là encore, cela ne devait pas être toujours bien perçu ?

Serge Théophile Balima dit aussi que c’était un iconoclaste, au discours peu ordinaire, parfois mal compris. Mais il est vrai qu’en plus de ses entorses à la bienséance diplomatique, cette façon de froisser et de jeter les pages de discours qu’on lui préparait a pu se retourner contre lui. Ce genre d’épisode au cours duquel il décide sans concertation de donner du grain à moudre à Blaise Compaoré et à ceux qui l’ont accusé d’avoir pris des décisions cavalières et, surtout, d’avoir trahi la révolution.

Au moment d’évoquer sa mort, et la discorde avec son frère d’armes Blaise Compaoré, un de vos intervenants minimise l’importance de Chantal Compaoré. On a beaucoup glosé à propos de son influence, de son goût pour le faste, à l’opposé du mode de vie ascétique de la famille Sankara, et sur l’agenda caché de Houphouët-Boigny soupçonné d’avoir arrangé le mariage entre Chantal Terrasson de Fougères et Blaise Compaoré…

Il s’agit de l’historien Jean-Marc Palm, qui fut le premier ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré. Il analyse un peu plus froidement la situation aujourd’hui, il a pris de la distance. Et il dément en effet la version selon laquelle Houphouët-Boigny aurait « mis Chantal dans les pattes de Blaise » Compaoré. Selon lui, ils se sont rencontrés par l’intermédiaire d’un ami officier. Il n’exclut pas que Houphouët-Boigny, qui connaissait le père de Chantal Terrasson de Fougères, ait par la suite cherché à tirer profit de la situation. Mais il estime qu’on exagère l’influence de son épouse, et que si les relations entre Blaise Compaoré et Thomas Sankara se sont détériorées, c’est uniquement dû à des divergences de vues, qui étaient à leur paroxysme.

Vous vous apprêtez à présenter ce film au Fespaco. Qu’en attendez-vous ?

On serait heureux d’être invités à des festivals, de voir le film être projeté hors de nos frontières, car nous l’avons fait avec notre œil, nos limites techniques, et notre cœur. Ce qui répond à un idéal sankariste.

Nous travaillons aussi sur un projet de série. Initialement, on avait prévu six épisodes. Avec le procès sur l’assassinat de Thomas Sankara qui doit s’ouvrir le 11 octobre, on va peut-être revoir le nombre d’épisodes à la hausse.

Cette fois, on aimerait être accompagné par un producteur. Pour le film documentaire, on nous avait suggéré au départ de solliciter des financements auprès de l’Union européenne et de l’Unesco. Mais on craignait que ce soit mal perçu au Burkina Faso, que le public dise que telle ou telle entité avait infléchi notre démarche ou que les critiques écrivent que c’était un film financé par l’impérialisme. C’est pourquoi nous avons mis tant de temps pour le financer, petit bout par petit bout. Il n’aime pas que je le dise mais un de mes grands frères nous a donné de l’argent pour payer les danseurs, les musiciens, et acheter du matériel. Il a même financé des archives. Sans lui, ça aurait traîné trois ans de plus !

 

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