UFR/SVT Célèbre 50 Ans de Formation Scientifique

UFR/SVT Célèbre 50 Ans de Formation Scientifique
UFR/SVT Célèbre 50 Ans de Formation Scientifique

Africa-Press – Burkina Faso. Dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l’Université Joseph Ki-Zerbo (UJKZ), un panel consacré à l’Unité de Formation et de Recherche en Sciences de la Vie et de la Terre (UFR/SVT) s’est tenu le mercredi 10 décembre 2025 à Ouagadougou. L’évènement a réuni d’anciens directeurs, présidents de l’université et étudiants, venus revisiter l’histoire de cette unité académique emblématique et les débuts de l’enseignement supérieur scientifique au Burkina Faso.

Le directeur actuel de l’UFR/SVT, le Pr. Patrice Zerbo, a rappelé que l’unité compte aujourd’hui quatre départements et un centre spécialisé. Il s’agit, entre autres, du département de Biochimie et Microbiologie (BMB) ; du département de Biologie Animale et Physiologie Animale (BAPA) ; du département de Biologie Végétale et Physiologie Végétale (BVPV) ; du département des Sciences de la Terre (ST) et ainsi que le Centre d’Études pour la Promotion, l’Aménagement et la Protection de l’Environnement (CEPAPE).

L’UFR rassemble 112 enseignants, 32 personnels administratifs et techniques, et 5200 étudiants inscrits en licence et master. Depuis sa création, 21 directeurs se sont succédé à sa tête.

Au fil du temps, l’institution a porté plusieurs appellations à savoir Institut supérieur polytechnique (ISP), Institut des sciences de la nature, Institut du développement rural, Faculté des sciences et techniques, avant de devenir l’UFR/SVT.

Parmi les intervenants, le Pr. Sita Guinko, directeur entre 1979 à 1981, est revenu sur les premières années de l’enseignement scientifique à Ouagadougou. Il a rappelé que l’Institut supérieur polytechnique (ISP), créé en 1973, devait initialement former des cadres moyens en agriculture, élevage et eaux et forêts.

À la rentrée de 1974, les premiers enseignants burkinabè, Odile Nacoulma, Kabré Siméon, Ouédraogo Clément, Ouédraogo Jean-Baptiste Gomtibo et lui-même, ont assuré, aux côtés du coopérant français Gérard Broussal, le lancement des cours destinés aux meilleurs bacheliers scientifiques du pays.

Ces pionniers ont dû batailler pour que ces étudiants ne soient pas limités à des formations de niveau intermédiaire. « Nous avons refusé qu’on transforme les meilleurs bacheliers en cadres moyens », a expliqué le Pr Guinko, évoquant un contexte marqué par l’orientation des étudiants vers les universités de Niamey et Lomé pour les filières scientifiques.

Directeur de l’institut supérieur polytechnique (ISP) entre 1981 et 1983, Pr. Laya Sawadogo a retracé la période où l’ISP a dû absorber les étudiants burkinabè expulsés de Lomé, nécessitant la création des premières filières de chimie, biologie et géologie. Cette restructuration a marqué un tournant pour la formation scientifique au Burkina Faso.

Egalement, Pr. Odile Nacoulma, ancienne présidente de l’université et enseignante à l’ISP, est revenue sur l’histoire particulière de la coopération universitaire entre la Haute-Volta et le Niger. Elle a rappelé que le Niger et la Haute-Volta disposait d’une seule université et toute la formation scientifique était concentrée à Niamey, tandis que Ouagadougou formait uniquement des littéraires, sous la supervision de coopérants français.

A l’écouter, le choix n’était pas anodin. Le Niger étant doté d’importantes ressources en uranium, bénéficiait d’investissements considérables pour accueillir les formations scientifiques à savoir amphithéâtres, laboratoires et infrastructures modernes. Pendant ce temps, aucune structure scientifique n’était construite à Ouagadougou, et les étudiants voltaïques désireux de poursuivre des études en sciences étaient envoyés au Niger.

Selon elle, lorsque les autorités voltaïques ont demandé une révision de ce dispositif, afin que les sciences soient également enseignées à Ouagadougou et que les filières littéraires puissent être transférées à Niamey, la France a opposé un refus catégorique.

Elle a précisé que dès lors que les autorités nationales ont affiché leur volonté de développer localement une formation scientifique complète, la France a progressivement retiré ses coopérants et réduit son soutien institutionnel.

« À partir du moment où nous avons voulu créer une véritable faculté des sciences, les coopérants français se sont retirés peu à peu. Nous nous sommes retrouvés seuls, avec très peu de moyens », a souligné Pr. Odile Nacoulma.

Ancien étudiant de l’ISP, Alfred Zongo a également partagé son expérience, décrivant une période exigeante où les étudiants de l’ISP étaient préparés à un parcours d’ingénieur. Les premières promotions ont dû faire face à une sélection stricte, des charges de travail intenses et des options professionnelles limitées.

Après plusieurs revendications, certains étudiants ont finalement obtenu des opportunités de poursuite d’études à l’étranger, notamment en Belgique, pour finaliser leur formation en ingéniorat.

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