Coups d’État en Afrique de l’Ouest : “À qui le tour ?”

Coups d'État en Afrique de l'Ouest :
Coups d'État en Afrique de l'Ouest : "À qui le tour ?"

Africa-Press – Burkina Faso. À la une de la presse, ce mardi 25 janvier, les réactions au coup d’État au Burkina Faso, notamment en France, où l’événement est perçu comme un nouveau coup dur pour l’opération Barkhane au Sahel. La décision de l’ex-Premier ministre libanais Saad Hariri de quitter la vie politique. Et un nouvel épisode du “Partygate” au Royaume-Uni.

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À la une de la presse, les réactions au coup d’État au Burkina Faso, où les militaires ont destitué, lundi 24 janvier, le président Roch Marc Kaboré.

Outre le “cocktail explosif” des “querelles incessantes entre politiciens” et de “l’incapacité des dirigeants à assurer la sécurité”, Wakat Sera explique aussi ce coup d’État par un “effet de contagion” venu du Mali voisin. Alors que la Coupe d’Afrique des nations, la CAN, bat son plein, le site burkinabé file la métaphore footballistique: “Après un dribble diabolique qui a désarçonné la défense malienne, le colonel Assimi Goïta a adressé une courte passe au colonel guinéen Mamady Doumbouya, qui a fait un long centre vers le colonel burkinabè Paul Henri Sandaogo Damiba, le nouvel homme fort du pays, qui d’une tête imparable, a cloué au pilori le gardien de but Roch Marc Christian Kaboré”.

Avec ce coup de force, une nouvelle période d’interrogations s’ouvre pour le pays des Hommes intègres. “Quels lendemains pour le Burkina Faso ?” : Le Pays espère que “la situation n’expose pas (sa population) à de lourdes sanctions internationales”, à l’image du Mali. Le journal burkinabè estime qu’il est temps, pour les Africains, “de revoir de fond en comble leur système électoral”, “pour qu’au-delà de la légalité des urnes”, les présidents élus “aient la légitimité nécessaire pour être à l’abri des coups d’État”.

Après le Mali, la Guinée et le Burkina Faso, “à qui le tour?”, s’interroge Le Djély. D’après le site d’information guinéen, l’Afrique de l’ouest ferait actuellement “les frais de la décadence éthique de ses dirigeants”. Selon lui, deux d’entre eux illustreraient particulièrement “ce recul préjudiciable”: l’ancien président guinéen Alpha Condé et l’actuel président ivoirien Alassane Ouattara, deux anciens opposants martyrisés (qui ont) fait le choix, avec une arrogance assumée, de s’offrir des troisièmes mandats”, envoyant ainsi un très mauvais signal à l’ensemble de la région. Selon Le Djély, tel serait “le dirigeant-type” de l’Afrique de l’ouest d’aujourd’hui : “aucune empathie, mais un mépris érigé en comportement. D’où la désinvolture avec laquelle certains d’entre eux ont abordé la dégradation de la situation sécuritaire au Sahel. Rien d’étonnant donc, si partout on célèbre leur chute. Rien d’étonnant que partout, l’armée veuille exploiter ce fossé entre les dirigeants et les populations”. “Ce qui s’est passé au Mali, en Guinée et hier au Burkina Faso, risque de se produire prochainement à Niamey, à Abidjan, à Cotonou ou même à Dakar”, prophétise site, qui évoque lui aussi un “effet de contagion”, renforcé par un contexte “où la France est perçue comme la complice du diable”.

“L’Afrique de l’Ouest serait-elle en train d’inventer un nouveau concept? Celui de ‘coup d’État militaire populaire'”, écrit Libération. D’après le journal, “les scandales de corruption et l’incapacité à freiner les djihadistes, ont fini par décrédibiliser le pouvoir civil” dans la région. “La tentative de coup d’État au Burkina menace l’avenir de l’opération Barkhane et risque de porter un coup fatal à l’engagement militaire des européens dans la sous-région”: La Croix parle d’”un scénario catastrophe pour la France”, qui considère le Sahel “comme capital pour sa sécurité et celle de l’Europe”. Le journal, lui, se demande “si c’est encore le cas”, tant les candidats à la présidentielle “sont avares de propositions sur le sujet”.

La France, préoccupée, également, par la situation au Liban, où l’ex-Premier ministre Saad Hariri a annoncé, hier, son retrait de la vie politique. L’Orient Le Jour évoque “un tremblement de terre pour la scène sunnite et dans une moindre mesure pour le Liban”. Selon le journal libanais, “le retrait de Saad Hariri change complètement l’équation politique”, à l’approche des législatives prévues en mai prochain, “puisqu’il crée un vide que personne aujourd’hui (ne serait) en mesure de combler”. “Mais parce qu’il s’inscrit dans un contexte de déclin, depuis des années, de l’influence haririenne, et parce que l’hypothèse est sur la table depuis des semaines, les réactions sont restées mesurées.”

Sa démission à lui est-elle inéluctable ? Au Royaume-Uni, Boris Johnson ne se dépêtre pas du “Partygate”. “Un autre jour, une autre fête”, annonce, un brin désabusé, The Daily Mirror. Dernier épisode en date du feuilleton “Partygate” : la participation du Premier ministre britannique à une fête d’anniversaire organisée en son honneur au 10 Downing Street -une sauterie à laquelle 30 convives ont participé le 19 juin 2020, en plein confinement. Une belle “tranche d’hypocrisie”, s’étrangle le tabloïd. “Non, Boris, tu ne peux pas avoir le beurre et l’argent du beurre” (” You can’t have your birthday cake and eat it”) : The Sun rapporte que l’entourage du Premier ministre a tenté de le défendre, une nouvelle fois, en précisant, cette fois, qu’il n’était resté que 10 minutes. Voilà qui change tout…

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