7e Semaine des Activités Minières d’Afrique de l’Ouest

7e Semaine des Activités Minières d'Afrique de l'Ouest
7e Semaine des Activités Minières d'Afrique de l'Ouest

Africa-Press – Burkina Faso. La 7e Semaine des activités minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO) veut mettre au centre de ses débats l’avenir des communautés après la fermeture des sites miniers. Cet évènement qui va se dérouler du 25 au 27 septembre 2025, au Centre international de conférences de Ouaga 2000, est justement placé sous le thème « Les défis de la réhabilitation et de la fermeture des mines en Afrique: quelle nouvelle vie pour les communautés locales? ». Cette édition sera organisée sous le haut patronage du Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo. Ces informations ont été fournies par le président du comité national d’organisation, Doulaye Sanou, au cours d’une conférence de presse tenue ce mardi 16 septembre 2025, dans la capitale burkinabè.

« L’Afrique regorge d’un vaste potentiel de ressources minières », a affirmé le président du comité national d’organisation de la SAMAO, dès les premières annonces de sa déclaration liminaire. En effet, souligne-t-il, 30% des réserves mondiales en ressources minérales sont en Afrique. « Les minéraux représentent en moyenne 70% des exportations africaines et 28% du produit intérieur brut. La contribution des industries extractives aux finances publiques est significative, les recettes publiques de certains pays africains en dépendant presque entièrement », a expliqué Doulaye Sanou, par ailleurs secrétaire général du ministère de l’Énergie.

Monsieur Sanou a soutenu que les données socioéconomiques montrent un secteur d’activités résilient avec des indicateurs satisfaisants, plaçant le Burkina Faso sur l’échiquier africain comme un pays minier.

Un secteur stratégique au cœur de l’économie nationale

En dressant le bilan du secteur, Doulaye Sanou a rappelé que l’industrie minière demeure l’un des moteurs de l’économie burkinabè. Avec treize mines industrielles en production sur 22 permis d’exploitation industrielle valides. « On dénombre également sept mines semi-mécanisées, huit autorisations d’exploitation artisanale et plus de 800 sites d’exploitation minière artisanale considérés comme informels. D’une production de 5,6 tonnes d’or en 2008, la production totale d’or s’est établie à 60,771 tonnes en 2024 », a-t-il expliqué.

Quant aux sociétés de carrières, 34 étaient en production, selon Doulaye Sanou, avec 1 116 396 m3 de substances déclarées en 2024. Ainsi, il a montré que les recettes directes au budget de l’État ont connu, depuis 2008, une progression s’établissant à 567,226 milliards de francs CFA en 2024. De plus, le Fonds minier de développement local a mobilisé plus de 157 milliards de francs CFA entre 2020 et 2024, au profit des collectivités, contribuant à la réalisation d’infrastructures et au financement de projets de développement, a-t-il confié.

Conscient du revers de l’exploitation minière, le président du comité d’organisation de la SAMAO signale qu’il a été mis en place deux fonds pour prendre en compte la réhabilitation et la fermeture des mines à l’instar de plusieurs autres pays d’Afrique. « La contribution fort appréciable du secteur extractif au développement socio-économique des pays ne doit pas occulter qu’il demeure une source d’impacts néfastes pour l’environnement et les communautés riveraines si toutefois des mesures préventives ne sont pas prises. En la matière, notre pays s’est continuellement doté d’un cadre juridique spécifique visant à prendre en charge la question de la fermeture et de la réhabilitation des mines de la phase de l’attribution du titre minier à la fin de l’exploitation », a-t-il déclaré.

Ainsi, le choix du thème de la 7e SAMAO n’est pas anodin. Il s’agira donc pour les participants d’une part, de traiter de la problématique de la réhabilitation des mines dans toute ses dimensions (restauration de l’environnement, démantèlement des installations). Et d’autre part, de discuter de la transition sociale et sociétale, notamment sur le devenir des communautés locales après la fermeture de la mine.

Un agenda riche et inclusif

La SAMAO 2025 promet d’être un moment fort d’échanges et de partage d’expériences. Plus de 2 000 participants du Burkina Faso, de la sous-région et d’ailleurs sont attendus au Centre international de conférences de Ouaga 2000, sous le haut patronage du Premier ministre.

Sept sous-thèmes structureront les débats, de la compensation foncière à la réhabilitation des terres, en passant par la maîtrise des coûts, la surveillance environnementale post-fermeture et la reconversion des travailleurs. Une session spéciale mettra en lumière les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) et leurs initiatives en matière de gestion de l’après-mine.

En marge des panels, des ateliers techniques, des rencontres B2B, des expositions d’engins miniers ainsi que des visites de sites complèteront le programme. Un focus particulier sera consacré à une industrie du ciment respectueuse de l’environnement, avec l’objectif de mieux valoriser les ressources locales et de réduire la dépendance aux importations.

« Réussir l’après-mine, un impératif collectif »

Pour Doulaye Sanou, l’enjeu dépasse le seul secteur minier. Le comité d’organisation se dit prêt à relever le défi, avec le soutien du ministère de l’Énergie, des mines et des carrières et l’appui du cabinet SEMICA, chargé de la logistique de l’événement. Avec un budget estimé à 200 millions de francs CFA, ce rendez-vous, devenu incontournable pour les acteurs du secteur extractif d’Afrique, verra notamment la participation du Mali, du Niger, du Cameroun, du Tchad, de l’Égypte, de la Russie, et de la Guinée. Un cross populaire en prélude à la 7e édition de la SAMAO est prévu le 18 septembre 2025, à Ouagadougou.

En misant sur la thématique de la réhabilitation et de la fermeture des mines, cette 7e édition de la SAMAO place l’humain et l’environnement au cœur des priorités. Elle devrait contribuer à tracer des pistes concrètes pour transformer les anciens sites miniers en leviers de développement économique et social, dans un contexte où le Burkina Faso entend faire de son secteur extractif un véritable moteur de résilience et de prospérité partagée.

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