Africa-Press – Burkina Faso. La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), à l’issue de la troisième réunion de l’année de son Comité de politique monétaire (CPM), tenue le 11 septembre à Dakar, au Sénégal, a décidé du maintien de son taux directeur inchangé à 3,5%, ainsi que le taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal à 5,50%.
Le taux directeur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), qui est le taux auquel, la BCEAO prête aux banques commerciales, est maintenu à 3,5%. Il en est de même pour le taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal qui est également maintenu à 5,50%. Cette décision a été prise par la banque centrale à l’issue de la 3e réunion de son Comité de politique monétaire (CPM) tenue, le 11 septembre 2024, à Dakar au Sénégal. Ces taux inchangés sont en vigueur depuis le 16 décembre 2023.
Selon le gouverneur de la BCEAO, Jean-Claude Kassi Brou, ce maintien du taux directeur est en phase avec la tendance mondiale en matière de politique monétaire. « Dans le monde, les banques centrales n’ont vraiment pas baissé leur taux directeur. Elles l’ont gardé inchangé, car elles veulent s’assurer que la baisse de l’inflation est suffisamment forte, bien installée avant d’agir », a-t-il indiqué.
Et d’ajouter que même si quelques banques, suite aux évolutions propres dans leurs régions, ont baissé leur taux directeur, la majorité est restée prudente dans leurs orientations de politique monétaire.
Mieux, la décision de la Banque centrale repose sur l’analyse de l’évolution récente des prix, de l’activité économique et de la situation extérieure de l’Union. Au deuxième trimestre 2024, l’inflation a atteint 4,1% contre 2,9% au trimestre précédent. « Cette accélération de la hausse des prix est principalement due à une campagne agricole 2023/2024 moins favorable, aux difficultés d’approvisionnement des marchés, consécutives à la situation sécuritaire, à l’augmentation des cours des produits alimentaires importés, ainsi qu’au renchérissement de l’énergie dans certains pays », a expliqué la BCEAO.
Selon les dernières prévisions, l’inflation dans la zone UEMOA pourrait s’établir à 3,7% en 2024, qui est l’équivalent de son niveau de 2023. Et grâce à l’anticipation d’une campagne agricole 2024/2025 plus favorable, à la baisse attendue des prix mondiaux des produits alimentaires importés, ainsi qu’aux mesures prises par certains États pour lutter contre la vie chère, a soutenu la banque centrale, l’inflation dans l’espace communautaire devrait se retrouver dans la fourchette cible de 1% à 3% en 2025.
Mais, elle reste tout de même sujette à des risques haussiers liés, entre autres, à la persistance de la situation sécuritaire dans certains pays, à l’impact de conditions climatiques défavorables sur la production agricole et à l’effet d’une accentuation des tensions géopolitiques sur les prix mondiaux des produits énergétiques et alimentaires, a soutenu la BCEAO.
Selon le CPM, en dépit de ces chocs endogènes et exogènes, l’activité économique dans la zone UEMOA est restée dynamique, avec une progression du PIB réel de 5,3% au deuxième trimestre 2024. Pour ce qui est de 2024, l’Union connaitrait une croissance de 5,9%, alors qu’elle était de 5,3% en 2023, soit une progression de 0.6 point. Et s’agissant de la hausse des crédits à l’économie, elle est ressortie à 5,3%, en rythme annuel, à fin juin 2024.
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