Serge Poda Salue Alfred Sanou à Yéguérésso

Serge Poda Salue Alfred Sanou à Yéguérésso
Serge Poda Salue Alfred Sanou à Yéguérésso

Africa-Press – Burkina Faso. Le ministre de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, Serge Gnaniodem Poda, a conduit ce lundi 15 septembre 2025, une visite de terrain dans le champ de coton du producteur Alfred Sanou, situé dans le village de Yéguérésso, à une dizaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso. Accompagné du directeur général de la SOFITEX, Bienvenu Paré, du président de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB) et de plusieurs responsables de la filière, le ministre a pu constater de visu l’état prometteur de ce champ, considéré comme un modèle pour la campagne cotonnière 2025-2026.

La campagne cotonnière 2025-2026 bat son plein dans la zone cotonnière de Bobo-Dioulasso. Comme il est de coutume chaque année, depuis quelques temps déjà, les premiers acteurs en charge de la filière effectuent des visites de champs pour non seulement constater l’évolution de la campagne, mais surtout encourager les producteurs dans la production de « l’or blanc ». C’est dans cette dynamique que cette visite a été initiée et conduite par le ministre de tutelle Serge Poda. C’est très sportivement que cette activité a eu lieu.

Au-delà de la symbolique, c’est surtout la rigueur technique et l’innovation dans les pratiques culturales d’Alfred Sanou qui ont retenu l’attention. Après une brève présentation technique du champ, la délégation a sillonné les 10 hectares cultivés par Alfred Sanou, saluant la vigueur des plants, l’homogénéité de la parcelle et la qualité du suivi cultural. Enthousiaste, le ministre Serge Poda a exprimé sa satisfaction. « C’est avec beaucoup de satisfaction que nous venons de faire cette visite de ce champ d’environ 10 hectares. L’objectif était de voir la physionomie de la campagne cotonnière 2025-2026 et d’encourager l’ensemble des acteurs, producteurs, encadreurs et sociétés cotonnières. De ce que nous venons de constater, il y a de l’espoir », a déclaré le ministre.

Des rendements à la hauteur des efforts

Le fait que Alfred Sanou soit considéré comme producteur modèle n’est pas le fruit du hasard. Producteur reconnu pour sa rigueur et son attachement aux bonnes pratiques agricoles, il est membre de la coopérative Doubawé. Il exploite 40 hectares, dont 30 mis en culture chaque année. Pour la campagne en cours, il a réalisé 9,92 hectares de coton, avec une prévision de 14,8 tonnes, soit un rendement estimé à 1,5 t/ha, ce qui le place parmi les producteurs les plus performants. À cela s’ajoutent 15 hectares de maïs (50 tonnes prévues) et 5 hectares de cultures maraîchères.

Dès le mois de mai, Alfred Sanou a engagé les travaux préparatoires. Faute de disposer de son propre tracteur, il en a loué un pour réaliser un labour à plat. Avant cette opération, il avait déjà incorporé environ six tonnes de fumure organique sur deux hectares, améliorant ainsi la fertilité du sol. Le semis, effectué manuellement entre le 10 et le 12 juin, a été accompagné d’une application d’herbicide dès la levée, une stratégie visant à réduire le stock séminal d’adventices et limiter la compétition entre mauvaises herbes et cotonniers.

La fertilisation a été réalisée en deux temps: le 10 juillet, application de 30 sacs de NPK et 10 sacs d’urée, suivie d’un enfouissement manuel lors du premier sarclage ; le 24 août, apport de 10 sacs d’urée supplémentaires, moment clé correspondant à la phase de fructification, garantissant ainsi une bonne charge capsulaire et une croissance homogène. Ces apports fractionnés, associés à un travail du sol régulier, expliquent la vigueur observée sur le terrain.

Le champ a bénéficié de quatre sarclages successifs: le premier manuel (10 juillet), le second à l’attelage (25 juillet), le troisième manuel (4 août) et un quatrième, également manuel, le 10 septembre. À cela s’est ajouté un buttage mécanique au moment de l’application d’urée. Cette opération a permis donc d’assurer la stabilité des plants, de stimuler leur enracinement et de favoriser un meilleur développement végétatif.

Protection phytosanitaire renforcée

Face aux menaces de ravageurs, Alfred Sanou a respecté à la lettre le plan de traitement préconisé par la SOFITEX à savoir un premier traitement anti-chenilles dès le 21 juillet, suivi de passages réguliers contre acariens et lépidoptères (4 août, 15 août, 26 août), puis deux autres applications (5 et 13 septembre), combinant insecticides sélectifs et régulateurs de croissance. C’est ce suivi rigoureux qui explique, selon les techniciens, la capsulaison homogène et saine observée par la délégation ministérielle.

« J’ai suivi les conseils des encadreurs techniques de la SOFITEX. Chaque opération a été planifiée, du semis jusqu’aux traitements. C’est cette rigueur qui nous permet d’espérer de bons résultats », a confié le producteur qui se sent honoré par la visite ministérielle.

Le coton, pilier de l’économie nationale

Le ministre Serge Poda, au terme de la visite, a salué cette exemplarité du champ de M. Sanou. Selon lui, ce champ illustre la volonté du gouvernement pour la filière coton. Avec de tels producteurs, dit-il, nous avons de l’espoir pour repositionner le Burkina Faso parmi les leaders africains. Il a par ailleurs rappelé que le coton reste l’un des piliers de l’économie nationale. « La filière coton est capitale pour notre agriculture, notre industrie et notre économie dans son ensemble. Avec un coton burkinabè reconnu et prisé à l’international, nous devons nous inscrire dans une dynamique de transformation endogène », a-t-il ajouté.

Au-delà de la production, le ministre a réitéré l’engagement du gouvernement à transformer localement le coton burkinabè, par la création d’unités industrielles et la modernisation de l’artisanat textile. Serge Poda a souligné les mesures fortes prises par le gouvernement pour accompagner la filière. Parmi elles: la fixation d’un prix d’achat de 325 F CFA/kg pour le coton de premier choix, le plus élevé de la sous-région, ainsi que la subvention des intrants, avec des prix d’accès réduits (17 500 F CFA pour l’urée, 17 500 F CFA pour le NPK et 5 200 F CFA pour la dose d’insecticide).

« L’État, aux côtés de la SOFITEX et de l’interprofession, a consenti d’importants efforts pour soutenir la production. Avec les nouvelles technologies mises à disposition des producteurs, nous pouvons espérer des rendements de 1,5 tonne à l’hectare cette année », a précisé le ministre. Le DG de la SOFITEX, Bienvenu Paré, a abondé dans le même sens insistant sur le rôle central de la société dans l’accompagnement des producteurs. « L’État a consenti d’énormes efforts. Nous avons aujourd’hui le meilleur prix d’achat et le meilleur prix des intrants dans la sous-région. Cette campagne, que nous avons baptisée ‘Campagne de la patrie ou la mort’, doit être celle de la relance réelle », a-t-il affirmé.

Avant de poursuivre: « Cette année, nous avons la meilleure physionomie depuis longtemps. Mais il faut maintenir la pression jusqu’à la récolte. Les producteurs comme Alfred Sanou montrent la voie à suivre ». Au cours de cette visite, les producteurs ont, une fois de plus, pris l’engagement de hisser le Burkina Faso parmi les tout premiers producteurs africains. La visite de Yéguérésso a permis de démontrer qu’une combinaison de techniques agricoles adaptées, d’accompagnement institutionnel et d’engagement paysan peut assurer un avenir durable à la filière cotonnière nationale.

Romuald Dofini

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Burkina Faso, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here