Carte Universitaire Du Burkina: Régions D’Excellence

Carte Universitaire Du Burkina: Régions D'Excellence
Carte Universitaire Du Burkina: Régions D'Excellence

Africa-Press – Burkina Faso. Le gouvernement burkinabè imprime une nouvelle dynamique à l’enseignement supérieur par le dévoilement, vendredi, 29 août 2025 à Ouagadougou, de deux nouveaux outils, à savoir le référentiel des formations prioritaires de l’enseignement supérieur et la carte universitaire du Burkina. Par cette volonté, les plus hautes autorités, à travers le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (MESRI) entendent incarner un enseignement au service du développement et qui prend en compte les valeurs et potentialités endogènes.

Selon le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Pr Adjima Thiombiano, cette carte universitaire a été initiée, il y a de cela plus d’une décennie. Mais, elle n’a jamais pu voir le jour, parce qu’il y avait des tractations, renseigne-t-il. « Au départ, elle se voulait régionale (des assemblées générales se faisaient dans chaque région, pour définir les filières prioritaires). La raison principale pour laquelle nous voulons mettre en place cette carte, c’est que lorsqu’on fait le constat, en termes d’infrastructures, il y a un déficit criard. Mais surtout quand on regarde les ressources humaines, les enseignants, on n’a pas le nombre suffisant et malgré tout, toutes les universités offrent pratiquement les mêmes formations, si fait que ce sont les mêmes enseignants qui font le tour du Burkina. (…). Tout cela a pour entre autres conséquences, les retards et impacte la qualité de la formation. Face à tout cela, on sait qu’on a la chance que nos régions abritent véritablement des potentialités. Comment pouvons-nous mettre en exergue ces potentialités à travers des formations d’excellence pour que ces régions puissent se positionner comme étant des pôles d’excellence, au niveau national, voire international? », a présenté le ministre, insistant qu’il s’agit par-là également, de donner la chance aux régions d’être meilleures dans au moins un domaine.

Cette réforme (déjà effective avec Campus Faso) entre immédiatement en œuvre, et de façon progressive, dès la rentrée 2025-2026. Elle est donc constituée d’une carte universitaire et d’un référentiel des offres de formation prioritaires, de sorte à spécialiser chaque université, centre universitaire ou grande école, en tenant compte des spécificités régionales.

En clair, ces deux outils se veulent ainsi des moyens de planification et de développement, visant à faire des universités, écoles et centres universitaires, des pôles d’excellence de formation dans des domaines prioritaires définis de manière souveraine par le Burkina Faso, afin de répondre de manière efficiente aux besoins de transformation structurelle de la société et de l’économie burkinabè.

“Aucune filière littéraire n’est destinée à être définitivement fermée”

Le référentiel des formations prioritaires est un répertoire de neuf domaines, déclinés en 37 mentions, elles-mêmes subdivisées en 485 spécialités. Les offres de formation prioritaires s’inscrivent dans les principales filières suivantes: Aéronautique et aérospatiale ; Agriculture, élevage et environnement ; Architecture, urbanisme, arts visuels, design) ; Foncier et Immobiliers, Infrastructures ; Informatique et technologies ; Mines, matériaux et métallurgie ; Nucléaire et Énergies renouvelables ; Sciences médicales et paramédicales.

A en croire les responsables du ministère, il s’agit, par cette option, de donner également un environnement adéquat aux apprenants. « Si vous voulez faire une formation en élevage, agriculture ou en mines, et vous la mettez dans un lieu où il n’y a pas de possibilité de pratique, pour pouvoir montrer aux apprenants, il n’y a pas d’intérêt. L’idée, c’est d’approcher les lieux d’apprentissage des environnements d’apprentissage. Bien évidemment, il y a aussi la possibilité que certaines ressources humaines formées soient aussi consommées dans la localité », justifie le directeur général de l’enseignement supérieur, Dr Roger Lanou, dans une conférence presse qu’il a co-animée sur le sujet avec le secrétaire général du ministère.

Selon les conférenciers, la réforme a l’avantage aussi de permettre un brassage des jeunes burkinabè. « Il n’est pas intéressant que quelqu’un qui est née dans une localité, y fasse toutes ses études et ne connaisse que cette localité. En fonction de son domaine donc de formation, il peut être amené à rejoindre une autre région. Cela va permettre d’avoir des Burkinabè qui connaissent le Burkina », soutiennent-ils, relevant qu’au-delà des apprenants, il est prévu un repositionnement des enseignants-chercheurs, en fonction de la spécialisation des offres de formation dans les universités.

Pour pallier l’insuffisance des ressources humaines qui s’est toujours posée, l’État prévoit d’abord d’orienter ses actions vers la formation de compétentes, pour que les filières puissent être véritablement mises en œuvre. De façon précise, poursuivent-ils, il s’agira, pour commencer, de former des formateurs (par l’octroi de bourses dans ces domaines). « L’État se donnera les moyens de créer les ressources humaines compétentes qui vont animer les nouvelles filières », rassurent-ils.

Création de filières spécialisées en langues nationales

Quel est l’impact de cette réforme sur les filières existantes? « Ça ne veut pas dire qu’il y a des filières qu’on va fermer partout au Burkina. Quand on dit qu’on va fermer une trentaine de filières, il faut comprendre par-là qu’une filière peut être fermée au centre universitaire de Banfora, par exemple, et la même est réouverte à l’université Yembila Abdoulaye Toguyeni de Fada. En réalité, c’est une redistribution des filières. Donc, la fermeture des filières signifie que dans certaines IESR (Institutions d’enseignement supérieur et de recherche: Ndlr), des filières seront fermées ; mais en même temps qu’on ferme une filière dans une localité, elle va s’ouvrir dans l’université qui est spécialisée dans cette filière et là où elle a été fermée, une nouvelle est ouverte, parce qu’elle a été aussi fermée ailleurs. Pour dire qu’aucune filière littéraire n’est destinée à être définitivement fermée au Burkina. Les universités généralistes vont continuer à former dans leurs domaines, mais les autres vont être spécialisées et dans la spécialisation, les filières littéraires aussi sont concernées. Par exemple, il est proposé la création de filières spécialisées en langues nationales », clarifie-t-on.

La fermeture des filières commence dès la rentrée 2025-2026. Selon le ministre, répondant à une des préoccupations des gouverneurs, il n’y aura plus de recrutement dans les filières fermées. « Mais ceux qui y sont déjà, on les accompagne jusqu’à la sortie. Pour le cas des redoublants, s’ils ne sont pas nombreux, ils seront redirigés vers d’autres universités ou d’autres filières dans la même université (s’ils le désirent). Mais si le nombre de redoublants est tel qu’on est obligé de maintenir encore la classe, on va le faire. Les enseignants vont accompagner ceux qui sont-là, jusqu’à la sortie et à terme, eux aussi (enseignants) seront redéployés (on peut les garder dans la même université, s’ils ont leurs volumes horaires statutaires dans les autres filières) », renseigne le ministre.

« C’est clair, tout début est difficile. Mais, il faut y croire, il faut y aller », a conclu le ministre, au terme de la présentation, exhorté les gouverneurs dans la mise en œuvre de cette nouvelle vision.

Il encourage chaque gouverneur à des initiatives pour impliquer les forces-vives de sa région dans cette dynamique qui met en relief les potentialités locales.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Burkina Faso, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here