CAN 2022 : les Comores dans le grand bain

CAN 2022 : les Comores dans le grand bain
CAN 2022 : les Comores dans le grand bain

Africa-Press – Burkina Faso. La CAN est une fabrique à belles histoires. Sorties d’un groupe relevé, composé de l’Égypte, du Togo et du Kenya, les Comores ont disputé ce lundi le premier match de leur histoire en Coupe d’Afrique des nations face au Gabon. Pour en arriver, il a fallu réaliser un exploit incommensurable pour ce petit archipel de quatre îles, coincé dans les eaux chaudes du canal du Mozambique, entre le continent et la Grande Île, Madagascar.

Les Comores reviennent de loin. Très loin. Reconnu par la Fifa depuis 2005, ce pays de seulement 870 000 habitants était encore au fond du gouffre il y a à peine dix ans. Éliminée sans gloire des qualifications de la CAN 2012, la sélection comorienne avait ensuite connu deux années blanches durant lesquelles elle avait été contrainte de déclarer forfait, faute de moyens financiers. L’équipe est alors restée deux ans sans jouer et l’entraîneur de l’époque, Ali Mbaé Camara, a fini par démissionner. Un terrible passage à vide, annonciateur d’un chamboulement profond.

Car en 2014, l’arrivée du Franco-Comorien Amir Abdou sur le banc de l’équipe nationale va bouleverser le destin de la petite sélection. Les « Cœlacanthes » – du nom d’un poisson vivant uniquement dans l’archipel – réussissent peu à peu à grimper les échelons dans la hiérarchie du football mondial, passant de la 193e place du classement Fifa en 2014 à la 127e place en 2017 – leur meilleur résultat, aujourd’hui classés 131e. Il est vrai que si les premières tentatives ont parfois été chaotiques, les hommes d’Amir Abdou ont réalisé des progrès spectaculaires au fil des rencontres. Et sous la houlette du natif de Marseille, les Comores remportent le premier match officiel de leur histoire en mars 2016 contre le Botswana. Recalé de la CAN 2017 et de celle 2019, l’archipel décroche contre toute attente sa qualification pour la CAN 2022, en terminant deuxième de son groupe, au nez et à la barbe du Kenya et du Togo. Le jour de gloire est arrivé.

Pour réaliser cet exploit, Amir Abdou a patiemment bâti une équipe compétitive, s’appuyant sur la vaste diaspora comorienne souvent établie dans la région marseillaise dont il est lui-même originaire. Parmi les 28 joueurs retenus dans sa liste, seuls sept ont vu le jour dans l’archipel de l’océan Indien, les autres sont tous nés en France, et la plupart (17/21) évoluent dans l’Hexagone. Le sélectionneur, qui cumule depuis 2020 ses fonctions avec celles d’entraîneur du club mauritanien du FC Nouadhibou (Mauritanie), a la longévité la plus importante sur le banc d’une sélection africaine (8 ans).

Forts de cette qualification historique, son équipe et lui débarquent au Cameroun avec de grandes ambitions malgré un tirage au sort défavorable : les Comores ont hérité du « groupe de la mort », composé aussi du Gabon (le match joué le 10 a été perdu 0-1 contre le Gabon), du Maroc et du Ghana. Le Petit Poucet rêve d’un parcours comme celui de son voisin Madagascar en 2019, qui s’était qualifié pour la première fois de son histoire et avait réussi à atteindre les quarts de finale de la compétition. Au pays, l’espoir est immense. La fête est telle que le président, Azali Assoumani, a décidé de suspendre exceptionnellement les mesures sanitaires pour permettre au pays de célébrer l’événement comme il se doit. Les Comores réaliseront-elles un autre exploit ? Éléments de réponse à l’issue des matchs de groupe. Les Comores affrontent le 14 janvier le Maroc déjà vainqueur du Ghana, et, le 18 janvier, les Black Stars pour qui ce match sera aussi décisif.

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