Bonne Gouvernance en Afrique : Anciens Ministres et Biens

Bonne Gouvernance en Afrique : Anciens Ministres et Biens
Bonne Gouvernance en Afrique : Anciens Ministres et Biens

Africa-Press – Burkina Faso. Temps orageux pour des anciens ministres à Conakry et Ouagadougou, avec respectivement la vente aux enchères de plusieurs biens appartenant à cet ancien patron de la Défense sous le pouvoir Alpha Condé tandis que ça tangue pour ceux de Salifo Tiemtoré, ministre de la Jeunesse et de la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes sous le pouvoir Roch Kaboré.

En Guinée, tout est parti de cette conférence de presse animée le lundi 26 mai 2025, par laquelle, le directeur général de l’Agence de Gestion et de Recouvrement des Avoirs saisis et confisqués (AGRASC), le magistrat Alpha Sény Camara. Ce dernier annonce la mise à la vente aux enchères, dès jeudi 29 mai 2025, de plusieurs biens appartenant à l’ancien ministre de la Défense (2015-2021), Dr Mohamed Diané. C’est une décision qui intervient pendant que l’incriminé est devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), pour des faits présumés de ‘’détournement de fonds publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux’’.

« Devant la CRIEF, Dr Mohamed Diané a été condamné à verser 500 milliards de francs guinéens à l’État. Le juge a précisé que, nonobstant tout recours, c’est-à-dire même en cas d’appel ou de pourvoi en cassation, il est tenu de payer le quart de ce montant, soit 125 milliards GNF, dans l’immédiat. L’État, représenté par l’agent judiciaire, a donc chargé l’AGRASC de recouvrer cette somme », justifie le directeur général de l’AGRASC, selon une publication de guineenews.org.

La liste des biens communiqués affiche: un immeuble R+8 ; un immeuble R+10 ; un immeuble R+8 situé à T6 ; une école R+5 située à Missira (Kankan, deuxième ville du pays) ; une usine agro-industrielle comprenant deux hangars, une vaste cour et une grande plantation d’anacardiers (située dans la deuxième ville du pays).

Les avocats de la défense, eux, avertissent les éventuels acheteurs sur les risques auxquels ils s’exposent. « Quand la justice précède le droit, l’insécurité juridique guette. La mise en vente aux enchères de biens immobiliers litigieux, alors que l’instruction judiciaire est toujours en cours, soulève de sérieuses inquiétudes. Comment justifier une telle précipitation, alors même que des tiers, se déclarant propriétaires légitimes de ces biens, comparaissent devant la juridiction compétente avec des pièces justificatives à l’appui? C’est non seulement une fuite en avant, mais aussi une source d’insécurité juridique grave pour tout éventuel acquéreur. Vendre, alors que la justice ne s’est pas encore prononcée de manière définitive, c’est exposer des citoyens à des contentieux futurs évitables. Le respect du droit de propriété, de la présomption d’innocence et de la procédure régulière ne sont pas des formalités: ce sont les piliers d’un véritable État de droit », peut-on lire des arguments d’un des avocats, relayés par des confrères guinéens.

En attendant d’en savoir davantage sur cette affaire qui fait également l’actualité ces dernières heures en Guinée, et qui montre le rapport qu’ont certains dirigeants africains vis-à-vis des ressources publiques de leurs pays, à Ouagadougou, c’est l’ancien ministre burkinabè de la jeunesse et de la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes (janvier 2019-décembre 2021), Salifo Tiemtoré, qui est poursuivi pour enrichissement illicite, révèle Sira info.

Selon les premiers éléments relayés, plusieurs infractions graves, notamment le blanchiment de capitaux, les fausses déclarations de patrimoine et le financement occulte de parti politique, pourraient être retenues à la charge de l’ancien ministre Tiemtoré.

L’affaire est partie d’une dénonciation anonyme, en février 2023, auprès de l’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption(ASCE-LC), soupçonnant l’ancien ministre d’enrichissement suspect. Salifo Tiemtoré aurait, en effet, rénové une ferme de dix hectares à Saaba, acquis plusieurs biens immobiliers, des véhicules et effectué des dépôts bancaires dont les montants soulèvent des interrogations (deux versements suspects de 40 et 80 millions FCFA sur un compte domicilié dans une banque de la place, qu’il justifie par des envois d’argent de son fils résidant aux États-Unis, tandis que la banque affirme avoir récupéré ces sommes en paquets scellés BCEAO). Aussi, trois chèques, dont un d’un montant de 35 millions FCFA, ont été encaissés, sans justificatifs probants sur leur utilisation. Plus troublant encore, l’ancien ministre n’a jamais fait cas de ces comptes bancaires dans sa déclaration d’intérêt et de patrimoine exigée aux ministres et autres hautes personnalités.

Ce contentieux impliquant un ancien ministre dans la gestion des ressources publiques intervient une année après le procès de l’ancien ministre des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière (février 2018-janvier 2022), Vincent Dabilgou, condamné pour des faits de financement occulte de parti politique, détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux.

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