De l’incivisme à outrance dans nos rues et sur l’échangeur du Nord

Burkina : De l’incivisme à outrance dans nos rues et sur l’échangeur du Nord
Burkina : De l’incivisme à outrance dans nos rues et sur l’échangeur du Nord

Africa-PressBurkina Faso. Ouvert officiellement à la circulation, le jeudi 15 novembre 2018, l’échangeur du Nord attirait de nombreux curieux pour faire des selfies ou juste pour faire la causette entre amis ou amoureux et admirer les routes serpentées et les lampadaires. Des artistes y ont même réalisé et continuent de réaliser leurs clips vidéos. Je faisais partie de ces personnes qui avaient refusé d’emprunter cet échangeur, les six mois après son inauguration, de peur de tomber sur des fissures sous un pont. Dieu merci, il n’y a rien eu de tout ça.

Je dois cependant vous avouer une chose. Mon cœur saigne. Il saigne quand je vois l’état dans lequel l’échangeur du Nord se trouve aujourd’hui. Et la question qui hante mon esprit quand j’y pense est « Où est donc passé notre PATRIOTISME, notre amour pour la préservation des biens publics ? ».

Le bitume est mal entretenu par endroits. Du sable, des herbes, des déchets plastiques aux abords des routes. Le pavé est décapé par des inconscients. Les fleurs et arbres plantés au moment de l’inauguration du joyau sont dans un piteux état. Les grilles de protection sont défoncées lors des accidents ou par des gens peu recommandables.

Ouaga, sale et désordonnée

Pire ! Les automobilistes ne se gênent pas de jeter par-dessus bord mouchoirs et sachets d’eau. D’ailleurs c’est comme sur toutes les routes de la capitale. La voie publique n’est pourtant pas une poubelle. Qu’est-ce que cela peut bien coûter de laisser ses sachets d’eau et mouchoirs dans son véhicule, et de les jeter dans une poubelle, une fois à destination ? Rien.

Le comble est que si jamais tu interpelles l’incivique, il te traite de tous les noms d’oiseau. Et dire que plus rien ne devait être comme avant. C’est Simon Compaoré qui avait raison lorsqu’il disait que « tout le monde n’est pas fait pour vivre en ville ».

Difficile de trouver une avenue digne de ce nom à faire visiter à un étranger de passage dans la capitale burkinabè. L’ex-Boulevard France-Afrique (aujourd’hui Boulevard de l’insurrection populaire) qui était si belle, il y a une dizaine d’années, est aujourd’hui méconnaissable avec des installations anarchiques, des kiosques qui dégradent même la beauté du Boulevard. Après tout l’on dira encore que chacun cherche sa pitance.

Comment les pays voisins font-ils pour avoir de si belles avenues, des espaces verts aménagés ? Je crois que tout est dans l’auto-discipline de leur peuple. Ici au Burkina Faso, les étalages et points de commerce poussent comme des champignons, juste après l’inauguration des voies.

Un échangeur qui perd de sa beauté

Bref ! Revenons à notre échangeur du Nord. Il est dans un état lamentable. Des Burkinabè ont trouvé un moyen de s’enrichir en arrachant les grilles de protection des arbres plantés, pour donner fière allure à l’échangeur. Ici aussi, on me dira qu’il n’y a pas à manger et que c’est dur. Pourtant des gens ont vu ces personnes arracher ses grilles sans les dénoncer.

Les gens empruntent allègrement le sens interdit au vu et au su de tout le monde. On attend qu’un drame se produise avant que les riverains ne s’en prennent à l’automobiliste. A Ouagadougou, difficile d’avoir raison face à la foule quand on possède un véhicule impliqué dans un accident.

Un autre fait assez grave, ce sont les pavés qui sont démolies par des personnes. En venant du rond-point de la jeunesse (ex-rond-point de Tampouy) comme si l’on remontait en ville, il y a une petite bretelle à droite. Les pavés y ont été simplement enlevés. A quelle fin ? Je ne saurai vous le dire. Mais une chose est sûre, si rien n’est fait, toute cette bretelle sera complètement détruite.

Enfin, je n’étais pas au bout de mes surprises lorsque j’ai emprunté l’échangeur à partir de sa bretelle qui mène à Nonsin. Des riverains ont trouvé une facilité de prendre un raccourci en traversant la chaussée car ne voulant pas aller jusqu’à l’intersection.

Un accident mortel évité de justesse

Au niveau du marché de Baskuy, en allant vers Kologh-Naaba, des riverains chevauchent le terre-plein au vu et au su des passagers. Rien que le 25 mars dernier, un accident mortel a été évité de justesse. En voulant escalader le terre-plein central, un garçon a perdu l’équilibre et s’est écroulé sur le bitume juste devant un véhicule. L’enfant n’a fait que mimer ce que font les adultes sur cette route. Si une fois quelqu’un avait eu le courage de dire à ses personnes que cela est mal, je pense que les choses allaient changer.

Nous pouvons tous nous y mettre en faisant quelque chose. Chacun à sa façon. Afin que les choses bougent favorablement dans notre pays. Le silence n’a jamais changé les choses.

 

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