CE Qu’Il Faut Savoir
Des inondations à Naivasha, au Kenya, ont submergé des quartiers entiers, forçant des milliers de personnes à fuir. Les autorités locales signalent des conditions sanitaires déplorables, avec des risques de choléra et des tensions avec la faune. Les causes incluent des facteurs climatiques et géologiques.
Africa. Les bateaux de tourisme sur le lac Naivasha au Kenya sont devenus des moyens de sauvetage d’urgence, après que les eaux des inondations ont submergé des quartiers entiers, forçant des centaines de résidents à fuir leurs maisons dans des conditions sanitaires déplorables, avec des eaux atteignant la taille.
Dans le quartier modeste de “Kehoto”, Rose Alero se tient au milieu de sa maison inondée et déclare avec tristesse: “Rien de tel n’est jamais arrivé auparavant”.
Alero, âgée de 51 ans, ajoute: “Les gens souffrent, beaucoup sont malades, les toilettes débordent, et personne ne sait où aller”.
Selon des responsables locaux, les eaux du lac, situé dans la vallée du Rift, ont avancé vers la terre de manière sans précédent, atteignant 1,5 kilomètre, ce qui a entraîné la submersion de centaines de maisons, la destruction d’églises et l’inondation de postes de police au milieu de plantes flottantes.
Dans une scène qui illustre l’ampleur de la catastrophe, des enfants ont dû évacuer une école en utilisant des radeaux improvisés lors d’une montée soudaine des eaux.
Joyce Chichi, responsable de la gestion des risques de catastrophe dans le comté de Nakuru, estime qu’environ 7 000 personnes ont été déplacées en raison de la montée des eaux, notant que les inondations menacent également la faune et perturbent les secteurs du tourisme et du commerce.
Chichi indique que les autorités locales ont fourni des moyens de transport d’urgence et mis en œuvre des mesures sanitaires, mais n’ont pas encore offert de compensations financières.
Dans le secteur de l’exportation de fleurs, l’un des piliers de l’économie locale, les travailleurs ont évité d’aller aux champs de peur de contracter le choléra ou d’être victimes d’éboulements.
Chichi a également averti du danger de confrontation avec des hippopotames qui s’approchent des zones résidentielles, déclarant: “Nous ne nous attendions pas à cela”.
Sur les rives du lac, des troncs d’arbres d’acacia dénudés, qui étaient autrefois feuillus, sont submergés par des eaux avançant d’un mètre par jour, illustrant l’ampleur de la transformation environnementale.
Ce phénomène ne se limite pas à Naivasha, mais s’étend à d’autres lacs de la vallée du Rift, provoquant le déplacement de centaines de milliers de personnes. De nombreuses études attribuent ce phénomène à l’augmentation des précipitations due au changement climatique.
Cependant, le géologue kenyan John Lagat, directeur régional d’une société de développement de l’énergie géothermique, estime que la cause profonde est l’activité tectonique, étant donné que les lacs sont situés sur une faille géologique majeure.
Il explique que les mouvements des plaques tectoniques depuis le début du XXe siècle ont entraîné une fermeture progressive des sorties de drainage souterrain, piégeant l’eau dans les bassins.
Lagat admet que le changement climatique et la dégradation des terres dues à la croissance démographique aggravent la crise, mais il décrit le facteur tectonique comme “central”.
Dans sa maison inondée, Rose Alero regarde les eaux qui continuent d’avancer et dit: “Nous sommes très inquiets… nous ne savons pas ce qui va se passer avec la prochaine saison des pluies.”
La région de Naivasha, située dans la vallée du Rift, est sujette à des inondations saisonnières, mais les événements récents sont sans précédent. Les scientifiques attribuent l’augmentation des niveaux d’eau à des précipitations accrues, exacerbées par le changement climatique et des facteurs géologiques liés à l’activité tectonique dans la région.
Les inondations ont des répercussions sur l’économie locale, notamment sur le secteur de l’exportation de fleurs, qui est vital pour la région. Les autorités tentent de gérer la crise, mais les défis restent nombreux, notamment en matière de santé publique et de sécurité des populations déplacées.





