Africa-Press – Burkina Faso. L’Union africaine (UA) alerte sur les flux financiers illicites qui privent le continent de 88 milliards de dollars chaque année. Ces transactions, incluant blanchiment d’argent, corruption, financement du terrorisme et évasion fiscale, échappent aux contrôles étatiques et affaiblissent le financement de secteurs clés comme l’éducation et la santé.
Le rapport met en lumière les mécanismes à l’origine de ces fuites financières, notamment les fausses facturations, l’évasion fiscale et la manipulation des prix des matières premières. Pour endiguer ce fléau, l’UA a lancé plusieurs initiatives, dont une plateforme panafricaine de coopération et des groupes de travail dédiés à la récupération des avoirs détournés à l’étranger ainsi qu’au contrôle des secteurs vulnérables, comme l’industrie minière, particulièrement touchée par les exportations non déclarées.
Au niveau national, de nombreux pays africains ont mis en place des unités de renseignement financier et des cellules fiscales spécialisées. Cependant, l’UA juge ces efforts insuffisants. Les experts dénoncent une coordination limitée entre États, des cadres juridiques fragiles et une application inégale des lois. Ils critiquent également la dépendance vis-à-vis de normes internationales souvent inadaptées au contexte africain.
Par ailleurs, les conflits croissants et les impacts du changement climatique absorbent une part importante des budgets publics, réduisant les ressources disponibles pour le contrôle fiscal et douanier. Les tensions géopolitiques mondiales, notamment la guerre en Ukraine, accentuent ce phénomène en favorisant les transactions opaques. Résultat: les flux financiers illicites ont bondi de 76 % en dix ans, aggravant une situation déjà préoccupante.
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